Alors qu’elles font débat, les subventions aux entreprises sont dans le viseur de l’Arizona

Bart de Wever - Tobias SCHWARZ / AFP
Baptiste Lambert

Bart De Wever voudrait geler les subventions aux entreprises jusqu’en 2030, indique De Tijd ce lundi après-midi. Une mesure parmi d’autres pour tenter de nouer le nœud budgétaire à 10 milliards d’euros. Il y a peu, une étude de la Banque nationale avait mis ces subventions en lumière.

Dans sa quête de 10 milliards d’euros qui court désormais jusqu’à Noël, Bart De Wever ne compte pas regarder que du côté des recettes, avec la hausse de la TVA. Non, il est aussi question des dépenses.

Dans sa dernière proposition budgétaire, le Premier ministre voulait geler les subventions aux entreprises jusqu’en 2030, en visant la réduction par travailleur accordée aux entreprises via le non-versement du précompte professionnel, a appris De Tijd. Ces subventions resteraient au niveau de 2025. Gain espéré : 336 millions d’euros.

Pas sûr que le MR, qui appelle à des baisses massives des dépenses, songeait à ce dossier.

Un débat houleux

Le débat sur les subventions aux entreprises est revenu au devant de l’actualité, suite à la publication d’une étude par la BNB. On y apprenait que les entreprises belges étaient fortement subventionnées, à hauteur de 25 milliards d’euros, au sens large.

Les débats ont animé aussi bien la majorité que l’opposition. Que ces subventions soient surtout une réponse au coût du travail élevé en Belgique est largement passé sous le radar.

Les employeurs ont également toqué sur certains “détails” de l’étude. Par exemple, dans cette enveloppe de 25 milliards, près de 12 milliards concernent l’aide aux ménages et aux entreprises publiques, sociales ou de santé. Une autre partie, de 4 milliards d’euros, vient en aides aux publics fragiles, notamment via les aides à l’emploi (APE), soit 65% du total.

“Oui, il faut revoir l’efficacité et la cohérence des dispositifs de soutien (c’est en cours, notamment pour les aides à l’emploi régionales). Mais non, le moment n’est pas à la réduction des montants (déjà insuffisants) destinés à soutenir l’investissement, l’innovation et la compétitivité de notre appareil productif”, tempêtait Frédéric Panier, CEO d’AKT for Wallonie.

Mais ce lundi matin, la Cour des comptes remettait une pièce dans le juke box. En cause, un rapport critique sur le coût de la mesure “Première embauche”, qui donne un coup de pouce aux entreprises dans le cadre d’un premier engagement, via une baisse des cotisations sociales. Cette mesure, qui devait coûter 1 milliard d’euros en 2030, a été corrigée en 2021 mais sans réel gain budgétaire, parce que illimitée dans le temps. Or, on sait que cette mesure est toujours ardemment défendue par Georges-Louis Bouchez. C’est un trophée de longue date des libéraux.

La quête à 10 milliards

Bref, les débats risquent d’être toujours aussi intenses entre les cinq membres de l’Arizona. Dans son épure budgétaire, Bart De Wever espérait récupérer 4,4 milliards de réductions des dépenses publiques. Il était toujours question d’une forme de saut d’index, sur les salaires et les allocations.

Le but était aussi de capter 1,65 milliard d’euros via une hausse de la TVA de 21 à 22% et 2,5 milliards via l’activation des malades de longue durée. 500 millions d’euros étaient réservés à une contribution “des épaules les plus larges”, sans doute avec une augmentation de la taxe sur les comptes titres.

Enfin, pour 1,7 milliard de mesures diverses.

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