Fed : la pause définitive devient de plus en plus plausible

Jerome Powell, président de la Réserve fédérale des États-Unis © PG

La hausse des taux de juillet aura-t-elle été la dernière aux États-Unis ? De plus en plus de responsables de la Fed laissent entendre que les taux sont assez élevés à leurs yeux.

Flashback, trois semaines en arrière. La Fed terminait alors sa réunion sur la politique monétaire. Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, banque centrale des États-Unis, annonce ne pas augmenter les taux d’intérêt directeur. Mais il a, en même temps, laissé la porte ouverte à une autre hausse des taux.

Une annonce qui était attendue par le marché. Avant la réunion, il estimait déjà qu’une pause aurait lieu en septembre, mais qu’une dernière hausse serait à prévoir, ou en tout cas possible, lors de la réunion suivante, le premier novembre.

“Il ne faut pas augmenter davantage”

Mais trois semaines plus tard, les perspectives ont quelque peu changé. Plusieurs responsables de la Fed sont sortis du bois pour donner leur point de vue sur la question du taux final. Pour Raphael Bostic, président de la Réserve fédérale d’Atalanta, le taux serait assez élevé. “En fait, je ne pense pas qu’il faille encore augmenter les taux”, explique-t-il lors d’un entretien avec l’American Bankers Association. “Je pense que nous sommes dans une bonne position à cet égard.”

Il ajoute aussi qu’une grande partie de l’effet des taux plus élevés doit encore se matérialiser. Il douche cependant les espoirs d’un retour à la situation d’avant, c’est-à-dire avec des taux proches de zéro. Un “nouvel équilibre” doit être trouvé.

Il n’est pas le seul à tenir ce genre de propos, ces derniers jours. Lundi, son homologue de Dallas, Lorie Logan, expliquait aussi que les taux de rendement des obligations étaient assez élevés pour freiner l’économie, et donc l’inflation. Ces taux se répercutent sur l’économie réelle car ils influencent les taux sur les prêts que les banques donnent aux particuliers et aux entreprises. Cela fait en sorte qu’il y ait “moins besoin d’un nouveau resserrement de la politique monétaire”, expliquait-elle lors d’un meeting du National Association for Business Economics.

Dernier stress test

Mais toujours est-il que le spectre de cette potentielle dernière hausse n’a pas disparu. A trois semaines de la conférence de presse où la Fed annoncera sa décision, plus de 10% des acteurs du marché s’attendent à une hausse de 25 points de base, selon le Fed Watch Tool de CME. Cette part est cependnat en baisse, ces dernières semaines.

Un important stress test pour les prévisions du parcours des taux aura d’ailleurs lieu ce jeudi. Le chiffre de l’inflation du mois de septembre sera publié. En juillet et en août, elle avait augmenté de nouveau, passant à respectivement 3,2 et 3,7%. Une nouvelle hausse pourrait en tout cas donner plus de marge de manoeuvre à la Fed pour tourner le curseur des taux un peu plus haut encore.

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