Pour la première fois depuis la crise de 2008 et les investissements publics consentis pour éviter le naufrage des banques, la dette de l’Etat belge ne dépasse plus le seuil symbolique des 100% du PIB.
Les finances du pays se rétabliraient-elles comme par magie pendant les affaires courantes ? Hélas, non. La performance s’explique en effet avant tout par la révision des paramètres statistiques utilisés par l’Institut des comptes nationaux (ICN). Une telle révision est appliquée tous les cinq ans afin de rapprocher la photographie comptable de la réalité économique. Il y a cinq ans, l’ICN avait inclus l’argent de la drogue et de la prostitution dans le calcul du PIB. Cette fois, il a notamment revu à la hausse l’estimation de la contribution au PIB des administrateurs de sociétés et des ménages producteurs d’électricité. Ces derniers ont réalisé une valeur ajoutée annuelle de quelque 600 millions d’euros entre 2012 et 2017, écrit l’ICN.
Ces calculs font gagner 7 milliards d’euros au PIB, qui atteignait les 460 milliards au 31 décembre 2018. Cette hausse réduit mécaniquement la dette publique exprimée en pourcentage du PIB. Elle serait de 100% fin 2018 contre 101,8% un an plus tôt. La valeur nominale de la dette publique continue pourtant d’augmenter mais nettement moins vite que le PIB (+8,7 contre +29,6 milliards en deux ans).
Heureusement, les intérêts pesant sur cette dette sont, eux, en diminution grâce à la faiblesse des taux. La facture a été rabotée de 3,3 milliards d’euros en cinq ans, retombant l’an dernier sous la barre des 10 milliards d’euros. Cette économie conséquente sur les charges de dette a aidé à ramener le déficit de 12,3 à 3,4 milliards d’euros sous la législature écoulée. Il devrait toutefois repartir à la hausse en 2019 et 2020, faute de budget en bonne et due forme.
460 milliard d’euros
Montant de la dette publique belge au 31 décembre 2018, selon l’Institut des comptes nationaux.