Eric Dor : “La BCE va sûrement baisser ses taux directeurs cette semaine”
Parce que la crise industrielle se poursuit en zone euro, une baisse des taux directeurs de 0,25 % est presque certaine, selon l’économiste Eric Dor.
Que va faire la BCE cette semaine, vers une baisse des taux ? Lors de la réunion du Conseil des gouverneurs prévue ce jeudi, la gardienne de l’euro doit décider si elle procède à une baisse supplémentaire de ses taux directeurs ou pas.
Pour l’économiste Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management, la réponse ne fait quasiment aucun doute. Selon lui, “la BCE va presque certainement procéder à une nouvelle baisse de 0,25 % des taux directeurs cette semaine, jeudi 30 janvier”, affirme-t-il, ce mardi, dans une nouvelle note sur les enjeux de la réunion de politique monétaire de la BCE.
Réunion à la BCE
Ce faisant, “le taux de la facilité dépôt diminuerait ainsi à 2,75 % à partir du mercredi 5 février”, poursuit Eric Dor, estimant qu’une nouvelle baisse de 0,25 % reste “très plausible lors de la réunion suivante”, ce qui conduirait le taux de la facilité de dépôt à 2,5 %.
Environnement morose
Eric Dor pointe principalement la morosité ambiante comme raison pour laquelle la BCE devrait à nouveau desserrer son étreinte monétaire. Certes, écrit Eric Dor, “l’inflation s’inscrit en légère hausse”, et “il y a toujours un risque de rebond de l’inflation”, si “de trop fortes hausses des coûts du travail ou de l’énergie conduisent les entreprises à augmenter leurs prix”. Mais, ajoute-t-il, “il y a aussi, de manière opposée, toujours des risques qu’une forte détérioration de la croissance réelle de l’activité conduise l’inflation moyenne de la zone euro en dessous de l’objectif de 2 %.”
Crise industrielle
Force est de constater que, comme l’écrit l’économiste, la crise industrielle se poursuit en Europe : “Les exportations de la zone euro pourraient encore se réduire si la nouvelle administration des Etats-Unis augmente réellement les droits de douane sur leurs importations issues d’Europe. L’instabilité politique en France et en Allemagne rend les projections de fiscalité, d’activité et d’emploi incertaines, ce qui peut encore nuire à l’investissement et à la consommation.” Et donc, “le maintien d’un ton exagérément restrictif de la politique monétaire, trop longtemps, renforcerait encore ce risque”, précise Eric Dor.
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