Les États membres de l’Union européenne ont validé jeudi un plan de représailles commerciales de 93 milliards d’euros, à appliquer dès le 7 août si les négociations commerciales en cours avec les États-Unis échouaient, ont indiqué des sources diplomatiques.
Ce dispositif vise à contrer la menace américaine d’instaurer, à partir du 1er août, des droits de douane de 30 % sur les importations européennes. En réponse, la Commission européenne a dressé une liste de produits américains susceptibles d’être lourdement taxés : soja, véhicules, avions…
Deux listes fusionnées pour une riposte coordonnée
Initialement, deux listes de marchandises avaient été préparées : l’une de 21 milliards d’euros, déjà adoptée, et une seconde, ajoutée récemment, d’un montant de 72 milliards. Les États européens ont décidé jeudi de les fusionner, portant le total des mesures potentielles à 93 milliards d’euros.
Malgré ces préparatifs, les discussions diplomatiques se poursuivent. Un compromis semblait se dessiner jeudi, avec un abaissement possible des droits américains à 15 % et des exemptions pour des secteurs sensibles comme l’aéronautique ou la pharmacie.
Un arsenal élargi avec un outil anti-coercition
L’UE affiche néanmoins sa volonté de maintenir la pression. Au-delà des mesures douanières, elle dispose également d’un “instrument anti-coercition”. Cet outil commercial, conçu à l’origine pour répondre aux pratiques déloyales de la Chine, permettrait à Bruxelles d’aller plus loin : blocage d’investissements, restrictions d’accès aux marchés publics européens, etc.
Les Européens entendent ainsi conjuguer fermeté et diplomatie, prêts à activer des leviers économiques si la voie du compromis devait une nouvelle fois échouer.