Décret Paysage, nucléaire…: ces risques de majorités alternatives

Le Premier ministre, Alexander De Croo, avec Theo Francken (N-VA) à la Chambre le 28 mars 2024. BELGA PHOTO ERIC LALMAND
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les fins de législature et, surtout, les affaires courantes sont des rares moments où les parlements peuvent reprendre le dessus sur les exécutifs. La preuve avec deux dossiers sensibles.

Attention, exécutifs en place, tremblez! Des majorités alternatives pourraient voir le jour au sein des parlements, d’ici la fin de la législature ou lorsque les gouvernements seront en affaires courantes. Comme une revanche du pouvoir législatif sur l’exécutif. Et comme une préfiguration de ce que seront les futures majorités.

Menance en Fédération Wallonie-Bruxelles

En Fédération Wallonie-Bruxelles, la menace est palpable depuis qu’Ecolo, rapidement suivi par le PS, a demandé au MR de retirer le décret Paysage (que les deux partis avaient pourtant voté, allez comprendre…). En durcissant les règles de réussite, on ferait peser une épée de Damoclès sur le future de milliers d’étudiants, qui ne seraient plus financés, plaident les écologistes. Mais la ministre actuelle de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux (MR), confie au Soir: “Ce serait de la folie”.

Aussi, selon le quotidien, des contacts seraient en cours avec… les Engagés pour voter un nouveau texte. Tiens, tiens: socialistes et écologistes rêvent pratiquement en couleurs de planter un Olivier après les élections du 9 juin prochain. CQFD.

Mais il n’est pas dit que les Engagés accepteront: en choisissant leur camp avant le scrutin, ils abîmeraient leur profil centriste. Cela ressemble pratiquement à un piège.

Le fédéral pas à l’abri

La Vivaldi fédérale n’est pas non plus à l’abri d’une majorité alternative. Si pas d’ici le scrutin, en tout cas lors des affaires courantes. De plus en plus, les partis comptent les voix pour abroger la loi de 2003 qui empêche toute prolongation du nucléaire. En clair, il s’agirait d’écarter les écologistes qui continuent à plaider pour un retrait total, à l’exception des deux réacteurs prolongés.

Le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), s’est fortement engagé sur un mix futur contenant du nucléaire, avec le Sommet nucléaire organisé à Bruxelles sous l’égide de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA). Dans la foulée, le MR est prêt (ou du moins, certainement l’ancienne ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem, qui a déposé une proposition de loi en ce sens). N-VA, DéFi, Engagés, mais aussi… Vlaams Belang pourraient voter en ce sens. Les socialistes cachent bien leur jeu.

Un vote survenu alors qu’il reste pas mal de travail législatif à accomplir, sous pression de l’exécutif, mettrait le feu aux poudres à n’importe quel niveau de pouvoir. Mais le moment approche où les parlementaires retrouveront une forme de liberté… en attendant les prochains gouvernements.

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