A l’instar de Luiz Inacio Lula da Silva réélu dimanche à la présidence du Brésil où il effectuera un troisième mandat, quatre ans après son incarcération controversée pour des soupçons de corruption, d’autres dirigeants politiques ont opéré des retours inattendus sous les projecteurs.
Winston Churchill
Avant de devenir l’un des personnages les plus marquants de la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill avait été contraint de démissionner de la tête de la marine britannique en 1915 après l’échec de la bataille des Dardanelles, qui coûta la vie à des dizaines de milliers de soldats.
Mais il retrouvera son poste, près de 25 ans plus tard, juste après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie, le 1er septembre 1939.
Premier ministre du gouvernement de coalition pendant tout le conflit, il galvanise son pays avec ses discours enflammés.
Après la guerre, l’homme connaît une nouvelle éclipse politique puis revient au pouvoir en 1951 à l’âge de 76 ans.
Charles de Gaulle
Homme de l’appel du 18 juin 1940, Charles de Gaulle, préside le gouvernement provisoire de la République française, qui s’installe en France après la libération de Paris en août 1944.
Mais il démissionne en 1946, n’ayant pu obtenir l’unité de vue et d’action des principaux partis. Il se retire même de la vie politique après l’échec du RPF (Rassemblement du peuple français) aux municipales en 1953.

Mais comme Churchill, il revient sous les projecteurs quelques années plus tard: le 1er juin 1958, après l’insurrection du 13 mai à Alger, le président René Coty fait appel à de Gaulle qui est investi chef du dernier gouvernement de la IVe République.
Le 21 décembre 1958, de Gaulle est élu premier président de la Ve République.
Il quitte définitivement la politique en avril 1969 après l’échec du référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat, ayant mis son mandat dans la balance.
Juan Peron
Après avoir occupé plusieurs postes gouvernementaux de la dictature militaire argentine, Juan Peron est élu président en 1946 et réélu en 1951.
Il devient alors un des grands mythes de l’histoire argentine, renforcé par la touche glamour apportée par son épouse, l’actrice Evita.
Le couple, fondateur du Péronisme, jouit d’une immense popularité mais est renversé en 1955 par un coup d’Etat militaire.
Juan Peron s’exile au Paraguay puis à Madrid. Rentré en Argentine en héros en juin 1973, il est triomphalement réélu en septembre pour un troisième mandat, dix-huit ans après son exil, mais meurt moins d’un an après.
Deng Xiaoping
Deng Xiaoping, artisan de la modernisation de la Chine, future grande puissance économique du XXIè siècle, a d’abord été limogé plusieurs fois.
Nommé au comité central du PCC en 1945, il connaît une ascension fulgurante après l’instauration du communisme, en 1949. Mais pendant la Révolution culturelle (1966-1976), il est accusé d’avoir “emprunté la voie capitaliste” et est envoyé comme mécanicien en province

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En 1973, il redevient vice-Premier ministre puis chef d’état-major des armées. Mais à la mort du Premier ministre Zhou Enlai en janvier 1976, il est à nouveau limogé pour “déviationnisme de droite”.
Il revient au pouvoir en 1978 et lance une politique de réformes et d’ouverture économiques.
Aung San Suu Kyi
La dirigeante de l’opposition birmane remporte les élections de mai 1990, mais la junte militaire refuse de lui céder le pouvoir.
Aung San Suu Kyi passe 15 ans en résidence surveillée dans sa propriété familiale de Rangoun. Elle devient Première ministre en 2016 après la victoire de son parti lors des premières élections libres depuis un quart de siècle.
Mais un nouveau coup d’État militaire intervient en février 2021. Aung San Suu Kyi est placée à l’isolement dans une prison de Naypyidaw.
Silvio Berlusconi
Depuis 1994 Silvio Berlusconi a gouverné l’Italie à trois reprises, éternel revenant de la politique dont l’histoire des 30 dernières années se confond avec celle de son pays.

A 86 ans, malgré des scandales sexuels et procès qui ont terni son image, il fait son énième come-back en se faisant réélire au Sénat, à la tête d’un des partis de la coalition emmenée par l’extrême droite, vainqueur des législatives de fin septembre.