Le vice-Premier ministre MR a fini par réagir dans un tweet à la polémique née d’un dossier publié dans la presse sur l’origine des exclus du chômage: “Mon rôle est de défendre tous les travailleurs et toutes les personnes à la recherche d’un emploi, sans distinction”. Il rappelle l’origine des chiffres et refuse de se voir affubler une étiquette. La polémique enflait depuis deux jours, nourrie par l’opposition.
Parfum de crise autour de David Clarinval, vice-Premier ministre MR, en charge du Travail. Déjà empêtré dans les discussions budgétaires, le libéral a été emporté ces dernières heures dans une polémique qu’il aurait bien voulu éviter. Il a fini par donner une seule réaction médiatique, via un tweet.
En cause, une réponse à une question parlementaire devenue la “une” de SudInfo et la source d’une interview sur RTL. Le grand titre du quotidien tourne en boucle sur les réseaux sociaux, depuis: “57% des exclus du chômage ne sont pas Belges”. Sur RTL, le vice-Premier se laisse aussi aller à un commentaire laissant penser qu’il s’agit d’une proportion importante.
David Clarinval a fini par réagir par un seul canal, donc: un tweet reprenant les chiffres et insistants sur le fait qu’il s’agit bien de “l’origine, et non de la nationalité”.
La source de ce chiffre? La question parlementaire évoquait bien “l’origine”, autrement dit aussi les personnes dont le père ou la mère seraient d’origine étrangère. D’où une recherche à la Banque Carrefour et un nombre important véhiculant un cliché forcément négatif.
Le quotidien a présenté ses excuses et donné des explications, évoquant une “mauvaise interprétation” et des “raccourcis”.
Acculé, David Clarinval a fini par donner une réaction via un tweet. Pas question d’accorder la moindre interview, en dépit des nombreuses demandes, pour ne pas en “rajouter une couche”. Meurtri, l’homme se désole que l’on puisse le prendre pour un raciste, une étiquette de plus parmi les clichés erronés qui circulent.
“Un amalgame douteux”
La polémique a enflammé sur la toile. Même le vice-Premier ministre Engagés Maxime Prévot a estimé cela douteux, sans cibler son collègue David Clarinval.
Texto: “Le titre de Sudinfo fait un amalgame inacceptable et objectivement totalement douteux pour un organe de presse. L’information factuelle aurait pu être intéressante si réellement elle avait cherché à mettre en lumière la difficulté additionnelle que certains publics pourraient rencontrer dans leur remise à l’emploi en raison par exemple de leur insuffisante maîtrise de la langue ; ce qu’avait apparemment comme vocation l’article.”
PS et Ecolo expriment, eux, leur indignation en réclamant une réunion d’urgence de la commission parlementaire. Sur Facebook, un mouvement appelait même à la démission du ministre libéral.
Il n’en sera rien.
“L’origine et non la nationalité”
Le tweet de David Clarinval veut clarifier, donc: “Les chiffres que j’ai communiqués sur les futurs exclus du chômage, en réponse à une question parlementaire de Sophie Thémont, concernent bien l’origine, et non la nationalité, et se basent sur les données objectives de la Banque Carrefour des Entreprises.”
Le ministre ajoute: “Comme je l’ai répété à plusieurs reprises, je m’oppose à toute stigmatisation. Mon rôle est de défendre tous les travailleurs et toutes les personnes à la recherche d’un emploi, sans distinction.”