Coup de froid sur le marché de l’emploi américain

Jerome Powell © belga

Un afflux de nouveaux travailleurs en août a fait grimper le taux de chômage des Etats-Unis à son plus haut niveau depuis février 2022. C’est le signal que la situation se rééquilibre après deux années de pénurie de main d’oeuvre, ce qui pourrait contribuer à calmer l’inflation.

Le taux de chômage s’est établi en août à 3,8%, contre 3,5% en juillet, malgré 187.000 créations d’emplois, plus qu’attendu, a annoncé vendredi le département du Travail. Ce paradoxe s’explique par l’arrivée sur le marché du travail, le mois dernier, de plus d’un demi-million de personnes.

Cette arrivée massive de nouveaux actifs a poussé le taux de participation à 62,8% des personnes en âge de travailler, son plus haut niveau depuis février 2020, lorsqu’il était de 63,3%, juste avant que le Covid ne mette l’activité économique sous cloche, détruisant soudainement 22 millions d’emplois.

“C’est vraiment encourageant”, a affirmé sur la chaîne CNBC la directrice de l’équipe d’économistes de la Maison Blanche, Lael Brainard. Elle aussi a mis en avant “la bonne économie (créée par le) président Biden, de bons emplois et de bons salaires. Les gens reviennent et vont travailler (…). Nous constatons cet équilibre sur le marché du travail, et c’est pourquoi l’inflation a diminué”.

Marché du travail en surchauffe, le moteur de l’inflation US

Une pénurie de main d’oeuvre depuis le Covid a poussé les employeurs à relever les salaires. C’était une bonne nouvelle pour les travailleurs, mais cela a contribué à faire flamber l’inflation.

En glissement annuel, le salaire horaire est toujours en hausse de 4,3%, ce qui correspond à la moyenne de 2023 (juillet : hausse de 4,4%).

Depuis plus de deux ans, les employeurs américains peinent à embaucher en nombre suffisant, en raison de départs anticipés en retraite et d’une immigration insuffisante notamment. Des travailleurs ont quitté massivement leurs emplois pour en trouver d’autres, offrant un meilleur salaire ou de meilleures conditions, dans un mouvement nommé “grande démission”.

Plus tôt cette semaine, le rapport JOLTs, qui reprend les chiffes des offres d’emploi créées, a également montré une baisse. Il y a en eu 8,8 millions, en juillet. C’est le chiffre le plus bas depuis mars 2021. Signe que le période de surchauffe est terminée, les hausses des taux d’intérêt ayant certainement joué un rôle. La Fed se réunira le 19 et le 20 septembre.

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