Coronavirus: La presse aussi touchée par le chômage

Après Rossel jeudi, IPM (La Libre, la DH, Paris-Match Belgique) a également annoncé vendredi des mesures de chômage temporaire, déplore dans une communication l’Association des journalistes professionnels (AJP). Mediafin a également pris des mesures.

Chez IPM, précise l’AJP, les mesures annoncées vendredi après-midi s’appliquent à l’ensemble de l’entreprise. “Les journalistes salariés passeront en 4/5e pour le mois à venir, hormis une poignée d’exceptions pour lesquelles la proportion est plus importante (une personne à 100% de chômage, deux ou trois autres à 50%)”, souligne-t-elle sur son site.

“Dans les circonstances difficiles, nous nous montrons solidaires des uns des autres et nous répartissons de manière la plus équitable possible le fardeau sur le plus grand nombre”, a déclaré vendredi soir la direction, citée par la RTBF.

Mediafin, éditeur des journaux De Tijd et l’Echo, a demandé à une partie de son personnel d’entrer dans un système de chômage temporaire à temps partiel, indique samedi à Belga son CEO, Frederik Delaplace. “Il s’agit principalement de collaborateurs de nos services commerciaux”, avec un “effet très limité” sur la rédaction, précise-t-il. “Mediafin s’est engagé à garantir aux employés concernés 80% de leur salaire brut.” Une compensation de l’ordre de 5% ponctionnée sur le salaire brut des travailleurs qui restent à temps plein n’est “pour le moment” pas à l’ordre du jour, souligne le CEO.

L’Association des journalistes professionnels a par ailleurs appris vendredi qu’au Grenz Echo (Rossel), “quasi toute la rédaction sera mise en chômage pour cause de force majeure à mi-temps, à partir du 23 mars”, tandis que cinq journalistes se retrouveront en chômage complet, et ce jusqu’au 22 avril. Le Grenz Echo “va descendre à 16 pages”.

Du côté de Rossel, la direction avait initialement écrit à tous les journalistes qu’une contribution de 7,5% sur leur salaire brut serait prélevée au profit des travailleurs en chômage temporaire et ceux qui s’y opposaient devaient se signaler, rappelle samedi Martine Simonis, secrétaire générale de l’AJP. L’association et le Setca étaient alors intervenus car “il est illégal de présumer que tout le monde est d’accord. Cela doit rester sur base volontaire”. Entre-temps, la direction a inversé le processus, en demandant plutôt si des travailleurs étaient d’accords, indique l’AJP. Celle-ci qualifie par ailleurs la demande qui était faite “d’indécente” vu la situation actuelle et “quand on sait combien les journalistes travaillent pour l’instant”. Cela d’autant “que les entreprises de presse ont droit au chômage temporaire pour force majeure”.

De manière générale, l’AJP conseille à ses membres de s’opposer au renoncement d’une partie de leur salaire. “L’Italie, confrontée à une crise Covid-19 bien pire que la situation belge et depuis plus longtemps, a sans aucun doute aussi la continuité des entreprises en tête. Mais aucune entreprise de médias n’a pris de mesures similaires à l’égard des rédactions. (…) Notons également qu’aucun autre secteur en Belgique n’a demandé aux travailleurs de se cotiser entre eux pour soulager les entreprises”, souligne l’association.

Belga

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