Les élections communales et provinciales confirment les tendances de juin, à quelques sérieuses nuances près

MR et Engagés confirment en Wallonie, mais Georges-Louis Bouchez rate son pari à Mons et le PS va garder des places fortes dans les villes. A Bruxelles, quelques séismes sont en vue. La N-VA reste en tête à Anvers. Petit tremblement de terre possible avec le Vlaams Belang à Ninove.

Bart De Wever, président de la N-VA, formateur royal et bourgmestre sortant d’Anvers, triomphe à nouveau. Il a été salué par une ovation alors que son parti a largement conforté sa majorité dans la métropole, loin devant le PvdaA.

“Rome a gagné, la prospérité a gagné“, a-t-il lancé sous les applaudissements. Le résultat d’Anvers confirme la tendance général du scrutin fédéral et régional de juin, un peu partout dans le pays, à quelques sérieuses nuances près.

Si le MR et les Engagés progressent, le PS sauve sa première place dans de nombreuses grandes villes. “La vague bleue s’est fracassée sur le mur rouge”, s’est félicité Paul Magnette, président du PS. “Il marche sur l’eau, c’est démesuré”, ricane-t-on au MR et chez les Engagés.

Wallonie: MR-Engagés, mais le PS résiste

En Wallonie et à Bruxelles, MR et Engagés progressent, comme ce fut le cas au scrutin d’il y a quatre mois, donnant lieu à un revirement important à la Région et à la Fédération. Namur symboliserait cette victoire du tandem, avec un coalition à deux pour un Maxime Prévot triomphant, avec un score jamais vu dans la capitale wallonne.

D’autres symboles tombent en Wallonie entre les mains du MR, comme Ottignies-Louvain-La-Neuve ou dans de nombreuses communes de la Wallonie picarde.

Mais les Engagés progressent de 10 à 15% partout et remportent ça et là le match avec le MR, comme c’est le cas à Wavre.

“Trois mois après notre remontada de jui dernier, la victoire est à nouveau au rendez-vous”, se félicite Maxime Prévot.

Le PS semble toutefois en mesure de conserver quelques bastions importants au sud du pays: Charleroi, Mons, Liège… Même s’il perd des plumes en pourcentages, dans de nombreux cas.

Georges-Louis Bouchez, président du MR, ratera son pari de renverser Nicolas Martin à Mons. Même si son parti Mons en mieux progresse de façon substantielle, cela reste un échec vu l’attente suscitée.

Le PTB est en hausse dans certains endroits clés pour lui, mais ce n’est pas le tremblement de terre redouté.

Ecolo-Groen perd encore des plumes, partout, et doit laisser partir son fief d’Ottignies-Louvain-La-Neuve. Les coprésidents Samuel Cogolati et Marie Lecocq disent avoir “déjoué les pronostics les plus pessimistes”, mais cela reste une défaite sérieuse et les rejets dans l’opposition seront nombreux.

Bruxelles: séismes en cascade

En Région bruxelloise, l’instabilité est plus grande encore.

DéFI confirme que les temps sont durs pour lui avec la chute spectaculaire de la liste du bourgmestre sortant, Bernard Clerfayt, à Schaerbeek. Olivier Maingain fait mieux à Woluwe-Saint-Lambert, mais perdrait sa majorité absolue.

Le MR pavoise, a priori: il conserve Etterbeek, Uccle, s’emparerait de Forest et Watermael-Boitsfort, domine avec les Engagés à Woluwe-Saint-Pierre et pourrait l’emporter à Anderlecht.

S’il perdrait Forest et Watermael, Ecolo pourrait toutefois converser la commune symbolique d’Ixelles avec Cristos Doulkeridis. Mais tout se jouera lors des négociations d’après-scrutin avec le MR et le PS en embuscade.

Le PS reste à la tête de Bruxelles-Ville. Il garderait la main à Molenbeek, où la situation sera compliquée: le combat est serré entre la liste de la bourgmestre sortante, Catherine Moureaux, le PTB en forte hausse et le MR, avec une Team Fouad Ahidar qui progresse là comme un peu partout.