Ixelles, Tournai, Nivelles, Anderlecht, Bruxelles…: entre trahison et mots d’ordre des QG 

Christos Doulkeridis
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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les élections communales se terminent parfois par un coup de poignard dans le dos ou une pression sournoise. Entre situations locales et impulsions nationales. 

C’est ce qui s’appelle avoir le Seum, et on ne parle pas du match Belgique-France de ce lundi soir. L’Ecolo Gilles Van den Burre n’a pas de mots assez amers pour dénoncer la trahison du PS à Ixelles lors des élections communales et provinciales: “Le pire de la politique: Ecolo arrive en tête mais est rejeté dans l’opposition, et le troisième parti prend le maïorat. Que le PS ne nous parle plus jamais de valeurs.” 

Pour les Verts, c’est une sérieuse déconvenue. Malgré la position en tête de la liste du bourgmestre Christos Doulkeridis, sauvant ainsi un dernier maïorat symbolique, un accord conclu la nuit entre MR, PS et Engagés a renversé la situation. Le socialiste Romain De Reusme prendra le poste de bourgmestre, même si le MR a terminé devant lui. “Nous n’avons pas été mis dans la boucle”, déplore Christos Doulkeridis

Dans la foulée, le bourgmestre sortant a annoncé la fin de sa carrière politique active.

Un “package” bruxellois lors des élections communales

On comprend mieux ce à quoi travaillait dimanche soir Georges-Louis Bouchez, président du MR, lui qui est intervenu tardivement dans les médias. Des accords entre socialistes, libéraux et parfois Engagés ont également vu le jour à Anderlecht ou à la Ville de Bruxelles, en attendant Schaerbeek. De là à considérer qu’un “package” a été négocié, il y a un pas qui ressemble à une évidence. 

A Anderlecht, le MR Gaëtan Van Goidsenhoven cède le poste de bourgmestre au PS suite à des pressions subtiles des socialistes menaçant de s’appuyer sur le PTB. Le libéral avait pourtant obtenu le meilleur score en voix de préférence… 

Les réalités locales dictent le tempo au soir des scrutins communaux, mais s’intègrent bien souvent dans des logiques plus larges. 

Virages à Tournai, Ath, Nivelles…

Ceci dit, durant ces élections communales, on observe des contournements qui s’apparentent à des “coups” locaux et une trahison. A Tournai, l’ancienne ministre MR Marie-Christine Marghem a surpris le PS en composant une majorité dans son dos: elle devient bourgmestre grâce au soutien d’Ecolo et des Engagés. Cela ne manque pas de piquant quand on connaît ses positionnements pro-nucléaires et souvent très durs à l’égard des verts. 

Le bourgmestre sortant, Paul-Olivier Delannois, dénonce des “Judas”: “Certains sont prêts à se prostituer”, clame celui dont le parti est arrivé en tête et qui réalise bien plus de voix de préférence que Marie-Christine Marghem. 

“Lorsqu’en 2006 j’ai dépassé Christian Massy, on nous a relégués dans l’opposition, alors que le signal de l’électeur était, en termes de voix de préférence, d’accorder à ma personne la plus grande représentativité, rétorque Marie-Christine Marghem, citée par La Libre. Donc, quand aujourd’hui j’entends le PS prétendre que le signal démocratique serait bafoué, je m’en étonne : non seulement Paul-Olivier Delannois ne nous a pas appelés dimanche, mais il oublie la représentativité collective et un souhait clair de l’électeur: deux partis sur trois de la nouvelle majorité ont augmenté en termes de sièges.”

Notons aussi qu’à Ath, le jeu n’est pas aussi clair qu’annoncé. Une majorité alternative avec une bourgmestre MR reste possible. Ce serait un vrai séisme après des siècles de domination rouge. Les négociations ont toujours lieu… 

Autre petit tremblement de terre à Nivelles après l’éjection du MR de Pierre Huart et Valérie De Bue. Les Engagés finalisent les négociations avec le PS et Ecolo. Principal argument: ils sont d’accord sur un moratoire immobilier. Un reproche souvent adressé au bourgmestre sortant. 

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