“Bureaucrats Go Home !” : les syndicats désunis ?

Les huées d’une cinquantaine de militants du Pame, l’aile syndicale du Parti communiste grec, ont accueilli les participants au congrès de la Confédération européenne des syndicats, lundi à Athènes. Car si les syndicats veulent passer “de l’austérité à la prospérité”, la rue grecque, elle, a fait son quotidien de la première…
“L’Europe n’est pas le problème : elle est la solution !”, a déclaré lundi Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, lors de la première journée du congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES), organisé cette année à Athènes. “Une Europe unie est la solution, a-t-elle ajouté devant un parterre de syndicalistes qui, depuis des mois, dénoncent les mesures d’austérité européennes. Nous ne devons pas lutter les uns contre les autres mais créer un climat de confiance.”
Malgré cette mobilisation, ce sont les huées d’une cinquantaine de militants du Pame, l’aile syndicale du Parti communiste grec, qui attendaient les congressistes, lundi matin, à leur arrivée au centre de conférence d’Athènes, placé pour l’occasion sous bonne garde policière. Pour le Pame, la CES est en effet, et avant tout, un “instrument du capital disposant de beaucoup de moyens pour manipuler les travailleurs”.
CES : “Les gouvernements doivent maintenir leurs dépenses et passer de l’austérité à la prospérité”
Les centaines de tracts répandus sur le sol, reprenant le slogan “ETUC-CES Bureaucrats Go Home”, n’auront cependant pas perturbé le début des débats, au cours desquels les responsables de la CES ont tour à tour réaffirmé leur attachement à une construction européenne “plus sociale et solidaire”.
“Une intégration européenne plus poussée, même si elle n’est pas accueillie favorablement par tous les pays, pourrait permettre de sortir de la crise actuelle”, a ainsi déclaré John Monks, secrétaire général démissionnaire de la CES. Agé de 66 ans, ce dernier sera remplacé par la Française Bernadette Ségol à l’issue du Congrès d’Athènes.
“Ce que nous voulons, c’est donner une chance à la croissance, a-t-il expliqué en substance. Les gouvernements doivent maintenir leurs dépenses et passer de l’austérité à la prospérité.”
La lutte contre l’austérité, la rue grecque en a fait son quotidien…
A cette fin, la Confédération syndicale plaide notamment pour l’émission d’euro-obligations – une idée qui ne séduit ni Paris ni Berlin – et pour une intensification de la lutte contre la fraude fiscale. “Il faut trouver des financements qui n’asphyxient pas les Etats en difficulté ; il faut aussi éviter de paniquer face aux marchés”, a poursuivi John Monks qui, récemment, avait comparé les agences de notation à des vautours s’acharnant sur les plus faibles.
“Nous devons rester unis et tendre la main plutôt que de punir, comme le veulent les économies fortes de l’Union européenne, tout en continuant à occuper la rue pour faire entendre notre message”, a encore estimé le secrétaire général de la CES.
La lutte contre l’austérité, la rue grecque, elle, en a fait son quotidien, alors que la dette du pays devrait dépasser les 150 % du PIB à la fin de l’année et que les 110 milliards prêtés en mai 2010 risquent d’être insuffisants.
“Le choix d’Athènes pour l’organisation du congrès n’est pas un hasard, a conclu John Monks. La Grèce a été le berceau de la civilisation occidentale. Aujourd’hui, elle est au coeur de la tempête qui menace l’Europe et l’euro. Nous voulons exprimer notre solidarité à la population et redire que la voie de l’austérité choisie par l’Europe n’est pas la bonne.”
Trends.be, avec Belga
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