Vers un lundi décisif dans les négociations bruxelloises ?

Raoul Hedebouw
Baptiste Lambert

Plusieurs bureaux de parti ont lieu ce lundi et donneront peut-être des mandats pour négocier. L’initiative socialiste a désormais la main, mais pourrait vite s’effondrer en cas de refus du PTB. Les libéraux, eux, attendent également une réponse claire des autres formations pour ce lundi. Les socialistes sont pour le moment silencieux.

On saura peut-être ce lundi si la volonté du PS de concrétiser une majorité dite “progressiste” a des chances d’aboutir. Les bureaux de parti du PTB et d’Ecolo, entre autres, se réunissent aujourd’hui. Ils pourraient donner un mandat à leur chef de file bruxellois pour entamer des négociations.

Le PTB face à ses responsabilités

Or, l’une des principales conditions au succès de cette coalition est l‘acceptation du parti marxiste à faire le grand saut vers les responsabilités régionales. On sait, via une note interne, que ce n’était pas leur intention, eux qui viennent à peine de franchir le Rubicon à l’échelon communal : à Forest, Molenbeek et Mons.

De plus, et cela a déjà été beaucoup évoqué, faire son entrée aux responsabilités dans un gouvernement qui devra se serrer la ceinture, n’est sans doute pas la meilleure stratégie pour le parti de Raoul Hedebouw. La note d’Ahmed Laaouej (PS), bien que très différente de la note du MR, n’élude pas le retour à l’équilibre budgétaire, fût-il sur 10 ans, en gelant par exemple les embauches ou en réformant les primes à la rénovation.

Ecolo face à sa refondation

Les écologistes, eux, avaient choisi l’opposition au lendemain des élections. Une cure de reconstruction bien utile au vu de la débâcle de juin dernier. Mais 11 mois et une crise politique plus tard, Ecolo a quelque peu changé son narratif. Il n’exclut plus d’entrer dans une majorité.

Un très gros risque pour un parti qui perdu une bonne partie de son électorat centriste, en regardant trop à gauche. Coincé entre le PS et le PTB, il faudrait aussi voir comment les écologistes pourraient tirer leur épingle du jeu. Sous la précédente législature, les tensions ont parfois été vives entre le PS et Ecolo.

Dans cette configuration progressiste, c’est sans doute Ecolo qui a le plus à perdre. Un attelage qui, rappelons le, ne tiendrait qu’à un siège.

Les Engagés face à leur partenaire

Si le PTB venait à refuser d’entrer en négociation, les regards se tourneraient vers Les Engagés. Mais on a assisté ce week-end à quelques circonvolutions politiques qui démontrent surtout l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations bruxelloises.

Interrogé vendredi matin sur LN24, le chef de file bruxellois, Christophe De Beukelaer, ne fixait plus que deux lignes rouges pour son parti : le PTB et le Vlaams Belang. La Team Fouad Ahidar ? “On peut gouverner avec elle”, répondait-il, contre des garanties au niveau de la neutralité de l’État.

Samedi, son président de Parti, Yvan Verougstraete, remettait les points sur les i. En énumérant les différents scénarios possibles à Bruxelles, il expliquait que “le positionnement, conservateur et religieux” du parti de Fouad Ahidar était “incompatible avec le nôtre“.

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Dans la foulée, le président des Engagés appelait les libéraux à lâcher la N-VA et à se mettre à table avec le PS, la seule option crédible, à ses yeux. Des libéraux qui attendent pour ce lundi les réponses fermes des autres formations quant à son initiative lancée la semaine dernière.

Mais pour le moment, c’est le dialogue de sourd entre les libéraux et les socialistes. Il faudra passer par l’échec de leurs deux initiatives pour revenir à l’évidence : une coalition avec les deux principales forces politiques de la capitale.

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