Thierry Geerts dévoile le nouveau blason de Beci: “Nous devons oser Bruxelles”
Thierry Geerts, CEO de l’organisme représentant le patronat bruxellois depuis mai 2024, initie le changement afin que les entrepreneurs parlent positivement de leur “multi-capitale”. “Cela ne signifie pas que je sois naïf sur la situation politique”, nous dit-il.
Thierry Geerts ne cache pas son enthousiasme. Depuis le 1er juin dernier, l’ancien directeur général de Google Belgique dirige Beci, l’organisme représentant le patronat bruxellois. Voici venu le temps de la transformation, actée lors d’un événement organisé ce mardi 4 février après-midi. “Cela donne une énergie incomparable, sourit-il. L’être humain est fait pour se réinventer et sortir de sa zone de confort.” S’il ne cache pas les défis immenses de la Région Capitale, il aimerait surtout que l’on profite des atouts de cette “multi-capitale”.
Beci ne change pas de nom. Un choix?
C’est une nouvelle marque, même si c’est le même nom. Je sais que cela peut paraître surprenant, mais ce nom reste représentatif de ce que l’on veut être. Beci est née de la fusion entre l’Union des entreprises de Belgique et de la Chambre de commerce, ce qui a donné cet acronyme “Belgian Economic Chamber of Commerce and Industry. Cela devient une marque, sans l’acronyme, mais un nouveau blason. Nous imprimons une nouvelle dynamique, tout en restant fidèle à nos trois cents ans d’histoire.
En quoi consiste le changement?
Notre blason rassemble trente-cinq mille entreprises derrière lui, afin que leur voix soit mieux entendue. C’est un bouclier: nous sommes là pour qu’elles soient mieux protégées de mauvaises décisions ou de tracasseries administratives. La forme du blason, c’est le U de Bruxelles, qui fait le lien avec la campagne internationale de Bruxelles. Il y a aussi une étoile atypique, créée pour Beci, qui représente la région métropolitaine de Bruxelles. Nous sommes une multi-capitale, coeur de l’Union européenne et de l’OTAN, connectée avec toutes les capitales européennes… Nous devons oser être positifs par rapport aux atouts de Bruxelles. Cela ne signifie pas que je sois naïfs par rapport à nos problèmes, mais nous devons les résoudre entre nous.
C’est mal parti: il n’y a toujours pas le moindre signe d’un gouvernement régional, huit mois après les élections de juin 2024…
C’est absolument scandaleux, c’est vrai, et il faut s’en plaindre auprès des responsables politiques concernés. Mais la ville et ses entreprises doivent continuer à fonctionner. Cela ne sert à rien de se plaindre jusqu’à Tombouctou. Bruxelles a une fâcheuse tendance à parler de ses problèmes, mais de ne pas les résoudre. Nous voulons renverser la vapeur. Nous allons mener une campagne pour renforcer notre position, soutenue par des visages d’entrepreneurs connus et moins connus. Le leitmotiv, c’est “the voice of business in Brussels”. Nous avons choisi l’anglais car c’est une langue plus neutre, sachant qu’il y a 180 nationalités présentes à Bruxelles.
Quel est votre message politique?
Il y a un triple message. Tout d’abord, il s’agit de dire aux responsables politiques qu’eux aussi doivent “oser Bruxelles”: ils doivent changer d’état d’esprit et se montrer constructifs. Ensuite, nous serons particulièrement attentifs aux réponses à apporter aux grands défis de la Région: propreté, mobilité, sécurité, emploi et esprit entrepreneurial. Enfin, nous voulons être un partenaire du prochain gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, nous ne sommes pas là pour faire de l’opposition. Les entreprises ont la volonté de contribuer à la transformation de la Région. Elles sont prêts à respecter des règles, mais elles méritent un dialogue sincère, pas des mesures holistiques qui deviennent un vrai problème. On n’a pratiquement rien construit de neuf à Bruxelles en 2024, par exemple, c’est devenu impossible d’avoir un permis. Et je ne parle pas des taxes qui incitent à déplacer sa société d’Evere à Zaventem.
L’enjeu transcende-t-il Bruxelles, est-il fédéral?
Les entreprises se concentrent sur leur business et ne se posent pas la question de savoir si une commune est sur le territoire de la Région ou pas. Parmi les visages de notre campagne, il y a Arnaud Feist, CEO de Brussels Airport, qui représente aussi la capitale. Beci n’est pas un organe politique, notre principale zone d’activité se situe dans les dix-neuf communes de la Région, mais pas uniquement. Le changement que l’on propose pour Beci multiplie les partenaires et solidifie l’engagement pour la Région. Je parle positivement de Bruxelles depuis mon entrée en fonction et les gens me disent en retour: ‘Voilà un bon plan!’. Un entrepreneur doit être optimiste pour son business, sinon il ne se développera jamais. Je répète: cela ne vaut pas dire être naïf.
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