Matthieu Léonard (Horeca Bruxelles): “Le crise est sans précédent, il faut une réponse urgente”
Dans notre Trends Talk, le président de la Fédération Horeca Bruxelles souligne que les restaurateurs ne gagnent plus rien, tient des mots très durs sur la gestion bruxelloise et soutient la proposition d’une réduction immédiate de la TVA à 6%.
Matthieu Léonard, président de la Fédération Horeca Bruxelles, est l’invité de notre Trends Talk, qui passera en boucle ce week-end sur Canal Z. Il évoque “la crise sans précédent” vécue par le secteur, singulièrement dans la capitale.
“Nous n’avions jamais connu autant de faillites qu’en 2023 et au premier trimestre 2024, dit-il. Nous n’arrivons pas à résorber ce souci. Nous vivons un gros problème de rentabilité parce que nous n’arrivons pas à répercuter l’augmentation des coûts sur l’addition des clients, leur pouvoir d’achat n’ayant pas augmenté de façon drastique. Le risque serait de voir les salles se vider. Là, ce qu’il nous reste, ce sont au moins des salles combles, mais ce n’est pas parce que l’on a une salle comble que l’on est rentable en fin d’année.”
“Entre confrères, appuie Matthieu Léonard, on se demande si cela vaut la peine d’encore exploiter nos établissements parce que l’on ne gagne plus rien.” La seule solution, désormais, c’est d’être un pilote d’entreprise, d’avoir plusieurs établissements pour faire des économies d’échelle.
Bruxelles, ma poubelle
Matthieu Léonard tient des mots très durs sur la gestion actuelle de Bruxelles: “Cela fait environ vingt ans que nous sommes gérés de façon ‘progressiste’, c’est ce que les partis politiques de la majorité actuelle aiment à dire. Or, la définition du progrès, c’est le bien-être, un mieux pour tous et il n’y a pas de progrès pour nous et il est temps que cela change! Il n’y a pas de progrès dans la mobilité, pas de progrès dans la sécurité parce que l’on ne peut plus se permettre d’aller sur une terrasse passé 22h dans certains quartiers parce qu’on a peur de se prendre une balle… Il faut prendre le taureau par les cornes.”
Quant à la propreté… “Il y a des quartiers où c’est véritablement scandaleux ce qui se passe. Il y a un problème de gestion avec le ramassage des déchets et un problème d’éducation auprès de certains de nos concitoyens. Il faut ramener Bruxelles dans un climat beaucoup plus apaisé. On ne vit plus bien ensemble!”
“J’aime mon Horeca”
Le président évoque la campagne lancée par sa fédération: “J’aime mon Horeca”. “Nous avons lancé une pétition en ligne que chacun peut signer, explique-t-il. On la retrouve facilement avec le hashtag “jaime monhoreca’. Nous avons aujourd’hui 6000 signatures, ce n’est clairement pas suffisant, il y a bien plus de citoyens qui profitent de l’Horeca. Ce serai bien de leur rappeler que quand on a rouvert après la crise du Covid, cela a fait salle comble. Cela prouve que l’on a manqué et il ne faudrait pas que demain, on leur manque encore.”
Le risque, souligne Matthieu Léonard, c’est que seuls les fast food et les chaînes industrielles traversent la crise.
Le président de la fédération évoque toutes les solutions possibles, dont une baisse des charges sur le travail, mais mesure combien la période électorale empêche d’agir structurellement. Il appuie une mesure d’urgence, qui pourrait être adoptée dès à présent. “En attendant la formation des gouvernements, nous continuerons à se casser la figure, dit-il. J’ai entendu récemment une tête de liste régionale, Christophe De Beukelaer des Engagés, proposer une mesure temporaire de crise que nous soutenons: une diminution temporaire de la TVA à 6%.”
Un Trends Talk alarmiste, mais passionnant, à ne pas manquer.
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