Les députés bruxellois, mieux payés que tous, refusent des sacrifices alors que tout est bloqué

Le parlement bruxellois © Belga
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La proposition des Engagés visant à diminuer les salaires le temps de la crise politique a été balayée. Une note existe pour réduire ce train de sénateur, mais la résistance est forte. Voilà qui est révélateur d’un monde politique coupé de la réalité.

Vous voulez mener un train de vie agréable en participant à la vie démocratique d’un conseil communal géant? Devenez député bruxellois! Ce mandat politique reste le mieux rémunéré du pays (plus de 225 000 euros brut par an.)

Les élus de la capitale sont mieux payés que dans les autres assemblées, mais ils participent pourtant à un parlement hypertrophié pour des raisons linguistiques et refusent de remettre en cause leurs privilèges en dépit d’un blocage politique persistant et d’un contexte budgétaire hyper délicat.

Une réduction temporaire refusée

Demandez donc ce qu’il en pense à Christophe De Beukelaer, chef de file des Engagés dans la Région. Il avait déposé un texte proposant de limiter la rémunération des députés le temps que dure la crise politique. Une manière de faire pression pour que les partis quittent leurs postures actuelles.

Résultat? Mercredi, seuls le PTB et les Engagés ont voté favorablement, tous les autres se sont opposés, dont le MR et le PS.

“Dix mois de blocage politique, avec des conséquences désastreuses pour Bruxelles, mais les élus ne devraient pas en assumer la responsabilité?, s’exclame-t-il Alors même qu’ils ont la clé de la solution en mains, mais restent arc-boutés sur leurs postures politiques? C’est malheureusement ce qu’a décidé le Parlement bruxellois aujourd’hui, en rejetant notre proposition pour réduire le salaire des députés tant que dure le blocage.”

Une réforme structurelle contestée

Mais ce n’est pas tout. La Libre révèle ce vendredi une note discutée au sein du bureau du parlement pour revoir de façon structurelle ces rémunérations démesurées. Et là encore, les réticences sont nombreuses.

La note préconise notamment de diminuer de 5 % le montant de l’indemnité parlementaire, confirmant ainsi que les élus régionaux bruxellois gagnent 5% de plus que leur homologues fédéraux et flamands, lesquels ont déjà appliqué une baisse de leurs émoluments. Des mesures sont envisagées également pour les pensions.

Elle entend également revoir certains privilèges. Exemples? L’usage d’un véhicule avec chauffeur au sein du cabinet de la Présidence du Parlement serait abandonné. Le coût du leasing de la voiture du Président s’élève mensuellement à 1 007 euros, et 60 000 euros par an pour l’engagement d’un chauffeur. Des économies seraient également réalisées sur le remboursement des frais de téléphonie. Les députés devraient se contenter de 15 euros de forfait par mois. 

Certains députés exigeraient que l’on procède avant tout à un “benchmark” pour comparer leur statut à celui des autres assemblées.

S’il y a bien un sujet sur lesquels une majorité semble se dégager, en dépit du blocage de plus de dix mois, c’est celui-là. L’indécence n’a pas de limites.

C’est faux, s’insurge Aurélie Czekalski, députée MR. Une note a été déposée par la Présidence du Parlement bruxellois en bureau avec une série de pistes d’économies. Le MR soutient. Il y a presque un consensus en ce compris sur les avantages des Députés. Les discussions sont tjs en cours et sont censées être confidentielles.”

A suivre, donc.

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