La capitale, ravagée par le hooliganisme brugeois, sans pilote dans l’avion à la Région et à Molenbeek

La capitale, bien malade, n’avait pas besoin de ça: des supporters du FC Bruges ont déferlé dimanche sur Molenbeek, provoquant des combats aux relents racistes. Une commune dont la bourgmestre, Catherine Moureaux, prolonge son absence. Pendant ce temps, le MR se prépare à rédiger une déclaration gouvernementale… seul. Jusqu’où abimera-t-on la ville?

“Quel horrible spectacle cette nuit à Molenbeek, pris pour cible par des supporters brugeois sans foi, ni loi, et pour certains clairement racistes”. Christophe De Beukelaer, chef de file des Engagés à Bruxelles, s’est réveillé avec la gueule de bois, ce lundi, après les affrontements qui ont eu lieu entre des supporters du FC Bruges et des jeunes molenbeekois, en marge de la finale de la coupe de Belgique remportée par les Brugeois.

Dés scènes de guérilla urbaine, voilà ce que montrent les images. On y entend des slogans racistes et on y voit des passages à tabac. “Que fait la police en Flandre pour empêcher ces gens de nuire chez eux et en déplacement?“, s’insurge Ahmed Laaouej, patron du PS bruxellois. “Ce ne sont pas de simples supporters brugeois qui ont commis des débordements à Molenbeek, clame Marie Lecoq, coprésidente d’Ecolo. C’est un groupe d’extrême-droite bien connu qui a organisé une chasse raciste dans des quartiers à des kilomètres du stade.”

Georges-Louis Bouchez, président du MR, “condamne avec la même fermeté les violences graves commises par des pseudos supporters de Bruges contre des habitants de Molebeek, mais aussi la réponse toute aussi violente de certains à l’égard de brugeois”. “Les politiques qui veulent distinguer une violence par rapport à une autre font une basse récupération électorale, dénonce-t-il. Certainement afin d’éviter de devoir évoquer leur responsabilité de bourgmestre et surtout la nécessaire fusion des zones avec la création d’une police du métro.”

Maladie et quête surréaliste

Si Bruxelles n’avait en aucun cas besoin de ces incidents dans son marasme actuel, les propos du libéral viennent rappeler que le bras de fer entre le MR et le PS pour la formation d’un gouvernement régional ne cesse d’empirer.

Il met également le doigt… sur l’absence de la bourgmestre socialiste de Molenbeek, Catherine Moureaux, qui a précisément prolongé son congé médical jusqu’en juin. Sur recommandation de son médecin, son arrêt de travail est prolongé pour une durée de deux mois supplémentaires. “Cette décision, bien que difficile à prendre, s’inscrit dans une volonté de respecter les signaux envoyés par mon corps, dit-elle. J’ai besoin de ce temps pour me reconstruire sereinement, avec l’accompagnement médical approprié.”

“Molenbeek a besoin d’un ou d’une bourgmestre sur le terrain et pleinement opérationnelle”, surenchérit Christophe De Beukelaer.

Pendant ce temps, donc, la quête d’un gouvernement régional confine à l’absurde. Après que le PS ait fait savoir qu’il était prêt à chercher une majorité sans le MR, les libéraux annoncent que leur chef de file préparera une déclaration gouvernementale… sans majorité.

“Ce qu’on tente et qui n’a jamais été fait jusqu’à présent, c’est parler du fond, souligne David Leisterh, présisent du MR bruxellois. D’ici quelques semaines, nous allons venir avec un projet de déclaration de politique générale qui reprend les grands enjeux de Bruxelles, avec les grandes réponses qui doivent pouvoir y être apportées.”

En attendant, l’échevine de la Ville de Bruxelles, Ans Persoons, plaide pour que le prochain match entre Anderlecht et FC Bruges, en play-offs, se joue sans supporters brugeois.

Il est grand temps, toutefois, que l’on cesse d’abîmer la capitale de la sorte. Et que les niveaux de pouvoir cesse… de se renvoyer la balle.