Le déficit ne cesse de plonger. Le patron de finance.brussels tire la sonnette d’alarme. La Société du logement met la Région en demeure. Et à la fin, les francophones seront encore demandeurs d’une aide fédérale…
Les francophones se mettent, une nouvelle fois, en position de demandeurs face au fédéral et à la Flandre. Cette semaine, une discussion avec un grand clerc de l’État nous replongeait dans le passé, quand l’incurie budgétaire en Wallonie et à Bruxelles mettait ces institutions en position de faiblesse en vue d’une prochaine réforme institutionnelle.
Faute de gouvernement, la Région bruxelloise fonce vers la faillite et ne pourra éviter des coupes sombres… qui rendent précisément la négociation d’un gouvernement difficile. C’est un cercle vicieux, dangereux.
Pour l’instant, rien ne bouge dans le processus politique. Les mises en garde se multiplient, émanant tant d’experts chargés de se pencher sur la situation budgétaire que d’organismes sont les caisses sont vides.
Déficit et coupes sombres
Sans grande surprise, le Comité de surveillance budgétaire a remis un rapport préoccupant, cette semaine. Sans mesures fortes, la Région est incapable de ramener son déficit à 1,2 milliard d’euros. Pire, si l’on écoute les demandes des uns et des autres, on s’envolerait vers 1,9 milliard.
Le gouvernement sortant dirigé par Rudi Vervoort (PS) doit parer au plus pressé pour trouver des pistes d’économies, à titre conservatoire. Faute de quoi, la survie de la Région est en jeu et les fonctionnaires pourraient ne plus être payés.
Pierre Hermant, CEO de finance.brussels, tire la sonnette d’alarme dans un entretien au Soir: “Vu le budget, on ne pourra pas éviter d’avoir des réductions de personnel dans une série d’institutions”.
Il craint aussi que la dégradation “légère” de la note régionale par les agences de notation, en juin, soit suivie par “un examen approfondi” à la rentrée des classes qui pourrait se solder par un coup de semonce plus important encore.
“Ce doit être un wake up call pour tout le monde”, insiste-t-il. Bruxelles reste une capitale stratégique, inventive et pleine de potentiel. Dans un contexte budgétaire exigeant, il faut réallouer avec intelligence, soutenir davantage l’innovation, et renforcer la coopération entre acteurs politiques, économiques et administratifs.”
Pas sûr que le message soit compris.
Caisses vides au logement
Vous voulez un autre rappel? Si rien ne bouge, les caisses de la Société du logement Région (SLRB) seront vides à la rentrée, prévient un rapport annuel cité par L’Echo ce mercredi.
Concrètement, la Société se voit dans “la nécessité d’emprunter sur les marchés privés pour maintenir une certaine autonomie financière”, mais la Région n’a pas octroyé sa garantie.
La SLRB a même mis en demeure la Région d’agir. Les besoins s’élèvent à quelque 300 millions d’ici la fin de l’année.
La descente aux enfers de la Région laisse désormais tout le monde sans voix. Et pendant ce temps, le PS bruxellois continue à envoyer des messages virulents à l’encontre de la N-VA… “Comme s’il n’avait pas compris la gravité de la situation”, nous dit ce même grand clerc, dépité.