Ni le jusqu’au boutisme du MR, ni la “coalition progressiste” du PS n’ont de grande chance d’aboutir. Tous les acteurs s’irritent alors que la dégradation de la note régionale est possible. Un jeu irresponsable. Pendant ce temps, l’équipe Vervoort souffre et s’indigne.
La Région bruxelloise tremble sur ses bases. Vendredi, l’agence de notation Standard & Poor’s doit rendre son verdict au sujet de sa notation. Le risque de dégradation est réel. Pourtant, les petits jeux politiques se poursuivent.
“Aucune des deux options qui sont sur la table n’ont la moindre chance d’aboutir”, nous confie un négociateur désabusé face aux initiatives stériles du MR et du PS.
Deux options stériles
Arrivé en tête aux élections de juin 2024, le MR a désormais déposé sa note de politique régionale, un document de fond pour relancer les négociations. Du côté francophone, à part les Engagés, personne n’a mordu à l’intiative d’un David Leisterh, chef de file libéral régional, qui persévère.
“Mais comment accepter d’entre en discussion alors que la confiance n’est pas là, qu’on annonce notre venue à une réunion alors que nous n’avons même pas été informés de sa tenue”, nous dit-on. Le climat politique serait “violent”.
Le PS, sous la houlette de son chef de file régional Ahmed Laaouej, a lui aussi entamé des négociations avec le camp progresisste: PTB, Ecolo, Groen, Vooruit et Tean Fouad Ahidar. Une nouvelle réunion à six doit se tenir ce jeudi.
“Mais la situation budgétaire requiert des mesures difficiles et le PTB n’est pas prêt à y aller, nous dit-on. Dans les rangs écologistes aussi, les réserves sont importantes”
Bref, on tourne en rond et le leitmotiv revient, rengaine surannée: “le MR et le PS devront finir par s’entendre”.
L’enjeu national
Sauf que la situation bruxelloise dépasse désormais l’enjeu régional. Le Premier ministre, Bart De Wever (N-VA), ne cache plus sa volonté de mettre la capitale sous tutelle – entendez, de mettre des balises à un soutien budgétaire – si nécessaire.
Le parti nationaliste est d’ailleurs au coeur du blocage. Le PS refuse de discuter avec lui, alors qu’une majorité flamande Groen – Vooruit – Open VLD – N-VA était prête à voir le jour. L’Open VLD, lui, exige présence. “Alors que la N-VA veut tout simplement le tuer”, s’exclame un négociateur.
Le résultat, c’est le sentiment désespérant que l’on ne sait plus à quel saint se vouer, plus d’un an après les élections. David Leisterh nous le disait: à Bruxelles, il ne peut pas y avoir d’intervention du roi… La perspective du 21 juillet et la mise en garde de Standard & Poor’s rallumeront-elles la flamme?
Vervoort… populaire
Pendant ce temps, le gouvernement Vervoort, en affaires courantes, cherche des sous auprès de l’Europe pour terminer les travaux du rond-point Schuman et ses ministres menancent d’une plainte en justice contre la réforme fédérale du chômage.
Et le ministre-président socialiste Rudi Vervoort, lui, gagne des points dans les sondages, sans rien faire.