D’une fusillade à l’autre, sans gouvernement régional…: Donald Trump va-t-il bientôt annexer Bruxelles?
La question, provocatrice, a été posée sur les réseaux sociaux. Blague à part, l’emprise du narcotrafic, le blocage politique et le manque de moyens mettent la capitale de l’Europe dans une fâcheuse posture. MR et PS se tirent dessus. Mais comment sortir de l’impasse?
La station de métro Clémenceau est sous les feux des projecteurs depuis deux jours. Ce jeudi matin, une nouvelle fusillade y a eu lieu après que les images de deux hommes armés de Kalashnikov, saisis par une caméra de sécurité, aient fait le tour de la toile, mercredi.
“Trois fusillades et un blessé en moins de 24 heures. Plutôt que d’envahir Gaza et de déporter des innocents, Donald Trump pourrait se rendre utile en annexant Bruxelles pour en déporter les criminels”, ironise le polémiste Marcel Sel.
L’emprise du narcotrafic sur la capitale de l’Europe devient désastreuse et certains quartiers se transforment en zones de non-droit. Politiquement, c’est toujours le blocage au niveau régional, mais l’Arizona fédérale promet de remettre de l’ordre. Il y a urgence.
Musculations verbales
S’il n’a finalement pas endossé le costume de “super-flic” au ministère de l’Intérieur, Georges-Louis Bouchez n’en utilise pas moins le vocabulaire de son modèle, le Français Nicolas Sarkozy. “La vermine gangrène Bruxelles, écrivait-il mercredi. Le Gouvernement Arizona va prendre les mesures pour nettoyer les rues. Ce sont les bandes criminelles et les racailles qui doivent avoir peur. Vous n’aurez pas une seconde de repos. Pendant ce temps, certains estiment ne pas devoir faire un gouvernement bruxellois.”
Son collègue de parti David Leisterh, formateur régional, utilisait la même musculation verbale: “À Bruxelles, on tire donc à la Kalachnikov aux yeux de tous, en pleine rue. Jamais nous ne laisserons la racaille prendre le contrôle de notre ville. Le silence et l’absence de certains sont assourdissants. Bruxelles a besoin d’un gouvernement, pas de postures.” Mais en attendant, rien ne bouge.
Le fédéral dispose de leviers en matière de sécurité et le gouvernement De Wever a notamment annoncé la fusion des zones de police dans la capitale… provoquant la colère des bourgmestres. Comme si le tableau n’était déjà pas suffisamment noir. Même Maxime Prévot, vice-Premier ministre des Engagés, a dû avouer qu’il ne comprenait pas les maïeurs de son parti. Cette fusion, dit-il en substance, ce n’est pas une décision communautaire.
“Absence de moyens”
Au PS, on dénonce “les postures martiales bullshit toute la journée” du MR, en regrettant, “l’absence de moyens des polices et du parquet”.
“Depuis la gestion locale de la drogue à Anvers jusque l’intérieur en passant par la justice, tous les leviers de la sécurité en Belgique sont aux mains de la droite depuis 10ans (et le resteront pour 5 ans), souligne Thomas Dermine (PS), bourgmestre de Charleroi. Dépassons les slogans pour se poser de vraies questions.”
“L’heure est au soutien à nos forces de l’ordre, souligne le député bruxellois Radouane Chahid. Ce que nous attendons c’est un ministre de l’Intérieur qui donne les moyens pour lutter contre les criminels, le trafic de drogue comme le dit le procureur du roi de Bruxelles. Mais pendant ce temps là, l’Arizona parle de fusionner les Zones de police.”
Au niveau régional, le blocage reste total en raison, notamment, du refus du PS de négocier avec la N-VA. En début de semaine, le roi Philippe lui-même a invité les Bruxellois à être “un carrefour et non une impasse”. Un appel repris par les libéraux.
On en est là. En attendant, cela tire.
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