Ça se réchauffe à Bruxelles : 6 partis vont se remettre autour de la table

David Leisterh - Belga Image
Baptiste Lambert

Le chef de file du MR, David Leisterh, annonce par communiqué avoir lancé une invitation pour entamer des discussions budgétaires. Pour le moment, seuls 6 partis sont convoqués. L’Open Vld en fait partie, pas la N-VA. Pour parvenir à un gouvernement de plein exercice, il faudra encore convaincre un député néerlandophone supplémentaire. Sans doute issu du cd&v. Si tout se passe bien…

La formation d’un gouvernement est toujours fait de périodes de dramatisation et de réchauffement. Mercredi matin, l’interview croisée de David Leisterh et Frederic De Gucht, le leader de l’Open Vld à Bruxelles, faisait clairement partie de la première catégorie. Ensemble, ils rejetaient l’idée de négocier un budget avant d’entamer la formation d’un exécutif. Pire, la possibilité de convoquer de nouvelles élections d’ici le mois de janvier était mise sur la table.

Un communiqué envoyé ce matin par le chef de file du MR fait basculer la crise politique bruxelloise dans la seconde catégorie. Soudainement, le MR se dit disposer à négocier un budget. Il a lancé une invitation au PS et aux Engagés, côté francophone, et à Groen, Vooruit et l’Open Vld, côté néerlandophone. De quoi disposer d’une majorité tous ensemble, mais aussi du côté francophone, et voter un budget. Pour former un gouvernement, par contre, il faudra un 4e partenaire du côté néerlandophone, avec le cd&v en ligne de mire.

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“Il faut m’écouter”

Pourquoi la situation a basculé ? Une réunion, mercredi après-midi, entre le MR, LE et le PS, a permis d’arrondir les angles. Les libéraux étaient tenus de s’expliquer par rapport à l’interview fracassante accordée au Soir. Outre, la piste des élections, Frederic De Gucht avait indiqué qu’il était prêt à gouverner sans la N-VA, à condition que la future coalition reçoive la bénédiction du fédéral et… du Premier ministre Bart De Wever (N-VA). Insensé, selon le PS.

Entre les lignes, le libéral néerlandophone indiquait toutefois qu’il attendait du futur gouvernement un changement de politique radical, notamment au niveau budgétaire. De recevoir une proposition qu’il ne pourrait refuser. Ce matin encore, sur LN24, De Gucht appelait les autres formations à faire un geste vers lui : “Il faut m’écouter”, assénait-il. L’interview de mercredi qui s’apparentait à un débranchage de prise visait à faire monter les enchères, visiblement.

Après la réunion de mercredi après-midi entre les trois formations francophones, le MR a appelé l’Open Vld, et force est de constater que les lignes ont bougé. Pour preuve, des chiffres budgétaires précis sont intégrés au communiqué : il s’agira faire passer le déficit de 1,5 milliard par an à 500 millions d’euros d’ici la fin de la législature. C’est la première fois qu’un objectif si clair est écrit noir sur blanc.

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L’espoir revit

15 mois de crise politique n’autorisent plus à faire preuve d’un optimisme démesuré pour cette nouvelle séquence. Mais tout espoir est bon à prendre. Une réunion entre les 6 partis est prévue et, en principe, acceptée par ceux-ci, puisque tout le monde était visiblement au courant du communiqué de David Leisterh, même Bart De Wever, apprend La Libre.

Il reste à voir si le pas du PS vers l’Open Vld se concrétisera et sera jugé suffisant par les libéraux néerlandophones. En tout cas pour les convaincre de lâcher la N-VA. Ensuite, il faudra encore aller chercher le cd&v, absent des discussions et qui réclamera certainement un poste. Affaire à suivre, comme on dit.

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