Bruxelles: Vervoort défend son budget, mais demande un autre mode de financement
Le ministre-président bruxellois plaide pour une adaptation du cadre de financement régional pour y inclure, dans un fédéralisme de coopération mature, une fiscalisation partielle sur le lieu de travail.
Le gouvernement bruxellois a fixé de manière responsable une limite qui permettra de retrouver l’équilibre budgétaire au cours de la prochaine législature mais aussi de consolider les politiques majeures qu’il a pu mener pour donner corps aux ambitions de sa déclaration de législature, a déclaré jeudi le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort.
Lisant sa déclaration de politique générale devant les députés régionaux réunis en séance plénière du parlement, il a une nouvelle fois plaidé pour une adaptation du cadre de financement régional pour y inclure, dans un fédéralisme de coopération mature, une fiscalisation partielle sur le lieu de travail.
Pas d’équilibre budgétaire
Rudi Vervoort a davantage axé sa dernière allocution de législature sur le bilan de son gouvernement que sur les projets à concrétiser au cours des prochains mois. Il est vrai que sans revenir à l’équilibre budgétaire qu’aurait souhaité le ministre du Budget Sven Gatz (Open Vld), l’exécutif régional a donné un coup de volant à plus de 90 degrés pour réduire le déficit annuel. Celui-ci a annoncé dimanche dernier un accord pour réaliser quelque 200 millions d’euros d’économies et de réformes.
“L’effet des crises (Corona, Ukraine, énergie, NDLR) étant à présent moindre, il fallait absolument infléchir la trajectoire budgétaire en diminuant les déficits, pour revenir vers l’équilibre. Pour redresser nos finances publiques bruxelloises, le ministre du Budget a proposé un plafond d’endettement, qu’il avait abordé avec l’agence de notation Standard & Poor’s. Celui-ci a finalement été fixé à 210%. Notre gouvernement, ainsi que le prochain, devront veiller à ce que ce plafond continue à baisser. Mais d’ores et déjà, la limite est fixée”, a souligné Rudi Vervoort.
Selon lui, cela permet de retrouver le cap d’un équilibre budgétaire “au cours de la prochaine législature,” et de viser à “clôturer le budget 2024 avec un meilleur résultat que l’année 2023”.
Le nouveau métro ralenti
Rudi Vervoort a confirmé les restrictions budgétaires à venir de 3% sur les dépenses de personnel, de 5% sur les dépenses de fonctionnement des administrations, de 8% sur les subventions facultatives et de 10% sur les investissements.
Rayon réformes budgétaires dans différents secteurs, il a évoqué le transfert des dépenses des secteurs à faible priorité vers les secteurs à priorité plus élevée; l’amélioration de la structure des dépenses; celle de l’efficacité des services publics et de l’identification des inefficacités afin de réduire le coût de ces services; ainsi que le dégagement d’une marge de manœuvre pour de nouvelles dépenses prioritaires dans un secteur spécifique. Il est aussi question du report de contrats de quartiers et de rénovation, et d’une réforme au Fonds du Logement.
Le ministre-président a confirmé jeudi que la Stib serait davantage responsabilisée sur le plan financier et qu’elle disposerait désormais d’une plus grande autonomie pour fixer ses tarifs, ce qui devrait lui permettre de pouvoir les indexer. Insistant sur le soutien massif à l’offre de transports en commun sous cette législature, il a annoncé le maintien de l’investissement dans la modernisation du matériel roulant en tram, bus et métro, dans la concrétisation à l’automne 2024 du nouveau tram vers Neder-Over-Heembeek.
Dans le même temps, on assistera à un ralentissement du rythme des investissements dans le métro 3 pour s’adapter au tempo des procédures urbanistiques, et dans la rénovation du tunnel Loi-Belliard.
5000 points de recharge électrique
Les primes énergie ainsi qu’à la rénovation ont été augmentées de 15 millions. D’ici la fin de l’année, Bruxelles disposera de 5.000 points de recharge de véhicules électriques, soit un quart des objectifs fixés d’ici 2035, alors que l’on n’en comptait qu’une vingtaine en 2019.
En matière de logement, Rudi Vervoort a prédit que 2.500 ménages supplémentaires (10.000 actuellement) bénéficieront d’une allocation-loyer l’an prochain. Dont coût: 5,9 millions d’euros. La révision du Code du Logement est en voie d’aboutir. Le gouvernement bruxellois renforcera par ailleurs sa politique d’activation et de formation.
En parallèle, il réformera les aides à l’emploi, notamment en ce qui concerne les travailleurs âgés de manière à mieux “bruxelliser” ces aides, a dit Rudi Vervoort. En 2024, le Plan Social Santé Intégré sera aussi mis en œuvre via la réforme et le renforcement de la première ligne de soins au plus près des habitants. Le renforcement de la première ligne de soins de santé se poursuivra en 2024, avec un budget augmenté de 6 millions d’euros.
2024 sera aussi l’année de mise en œuvre de la réforme du secteur des maisons de repos et de soins enclenchée par le vote de l’ordonnance il y a un an, à hauteur de 18 millions d’euros. Il y aura plus de moyens par résident pour améliorer la qualité et l’humanité de la prise en charge, comme recommandé par les commissions spéciales Covid. Enfin, sans être exhaustif sur le nombre de projets énumérés par Rudi Vervoort, celui-ci a évoqué la concrétisation, l’an prochain, de la réforme du Règlement Régional d’Urbanisme (RRU) qui devra permettre d’axer l’urbanisme et l’architecture sur de nouvelles priorités indispensables en matière de durabilité
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