Artisanat: de nouvelles IGP (label d’indication géographique)
A l’instar de ce qui se fait déjà pour les boissons ou les denrées alimentaires, la Commission européenne entend distribuer des labels d’indication géographique pour protéger l’artisanat.
Le projet a été lancé en 2015 suite à une demande de producteurs et du Parlement européen. Il vient de connaître un sérieux coup d’accélérateur grâce aux six mois de présidence française. De quoi parle-t-on? Les boissons et les denrées alimentaires sont déjà protégées par des labels d’indication géographique (IGP). Ceux-ci déterminent qu’un produit, comme le parmesan ou le jambon de Parme, a une origine géographique spécifique et possède des qualités liées à ce lieu d’origine. Seul un jambon élaboré dans la zone d’appellation autour de Parme peut donc s’appeler jambon de Parme.
Ce label est paneuropéen, sa protection est donc garantie dans l’ensemble des Etats membres. Jusqu’ici, aucune IGP n’existait pour protéger des qualités attribuées aux compétences et traditions locales liées à d’autres produits: céramique, verrerie, dentelle, bijoux, meubles, couteaux, etc. Les producteurs devaient donc demander une protection juridique dans chaque Etat membre séparément. Un processus long, coûteux et aléatoire.
Le projet déposé la semaine dernière par la Commission européenne a pour but de remédier à cette situation bancale et de permettre à ces produits de disposer de droits de propriété intellectuelle paneuropéens. Ce n’est pas anecdotique, vu les sommes en jeu et les contrefaçons. Car oui, jusqu’à présent, le cristal de Bohême, le verre de Murano, le tweed de Donegal, le marbre de Carrare, la porcelaine de Limoges, les couteaux Laguiole ou la dentelle de Bruges n’étaient pas protégés par un label officiel paneuropéen. Les IGP dynamisent, en outre, tant l’emploi local que le tourisme et facilitent la transmission du savoir-faire à travers les générations. La mise en oeuvre est prévue pour 2024.
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