Après plusieurs années de hausse (2013-2019), la crise sanitaire a mis un frein, en 2020, à la progression de l’investissement en Belgique. Si certaines branches d’activité ont vu leur investissement fortement se réduire, il n’en a heureusement pas été de même pour d’autres branches, fort peu nombreuses il est bien vrai.
Alors qu’il avait connu une croissance moyenne de 3,7% par an depuis la fin de la crise économique et financière (moyenne sur la période 2013-2019), l’investissement en volume de l’économie belge a diminué de 6,2% en 2020. La recherche et développement (R&D) est le seul actif pour lequel l’investissement au niveau de l’économie totale a légèrement augmenté (0,4%) en 2020. Une croissance attribuable avant tout à l’industrie pharmaceutique.
Pour deux actifs TIC, les logiciels et le matériel informatique, la baisse des investissements a été limitée en 2020, et s’est élevée à respectivement 1,6% et 4,7%. Ces deux actifs sont en effet essentiels au développement du télétravail, ce qui explique que de nombreuses branches d’activité ont enregistré, en 2020, une croissance positive de l’investissement en TIC.
Selon le Bureau du Plan, en dehors des oeuvres récréatives, littéraires ou artistiques qui ne représentent que 0,5% de l’investissement nominal total, ce sont les investissements en machines et équipements (-9,0%) et en matériels de transport (-8,2%) qui ont le plus été réduits en 2020. Les bâtiments et ouvrages de génie civil (-7,2%) et les équipements de télécommunication (-7,8%) ont également enregistré une baisse prononcée.
Les investissements en logements, majoritairement réalisés par les ménages, ont également diminué en 2020, 6,7%, alors qu’ils avaient augmenté de 2,9% en moyenne annuelle sur la période 2013-2019.
Croissance pour l’industrie pharmaceutique
Au niveau des branches d’activité, assez logiquement, l’industrie pharmaceutique a réalisé une croissance exceptionnelle de son investissement en volume de 23,0%, bien supérieure à la croissance annuelle moyenne entre 2013 et 2019 (1,2%). L’industrie chimique et la production, distribution d’eau et gestion de déchets ont également augmenté plus fortement leur investissement en 2020 qu’en moyenne sur la période 2013-2019.
En revanche, les activités de services comme l’hébergement et la restauration, les arts, spectacles et activités récréatives, les services administratifs et de soutien et les transports et entreposage ont enregistré une baisse importante de leur investissement. Ce fut le cas aussi de certaines branches de l’industrie manufacturière comme le raffinage, le travail du bois et du papier, l’imprimerie et reproduction, l’industrie automobile et la fabrication d’équipements électriques.
Enfin, le secteur de la production et de la distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné fait également partie des branches ayant réduit fortement leur investissement en 2020, après une croissance supérieure à la moyenne de l’économie sur la période 2013-2019.
“En conclusion, le Covid-19 a entrainé une forte baisse du volume des investissements en 2020. Le caractère asymétrique de l’impact de la crise sanitaire se confirme aussi dans ces données d’investissements: certaines branches d’activité ont plus fortement réduit leur investissement alors que quelques branches ont augmenté le leur”, conclut l’étude. “La baisse des investissements a davantage porté sur certains actifs. La baisse des investissements en TIC a été plus limitée et l’investissement en R&D a même légèrement augmenté au niveau de l’économie totale.”