Après les Français, les salariés belges sont les plus taxés d’Europe (+infographie)
La Belgique redevient la vice-championne des prélèvements d’impôts et de cotisations sociales, selon les derniers chiffres d’Eurostat.
La Belgique, médaille d’argent de la taxation? Avec un taux de prélèvement obligatoire de 45,6% en 2022, l’économie belge est sous forte pression fiscale et sociale. Il n’y a que la France qui fait pire.
Un constat qui ne surprend pas: notre pays est tristement connu comme étant champion du monde de la fiscalité sur le travail. Il a même longtemps été en tête du classement (de 2011 à 2015) d’Eurostat. Les autorités avaient néanmoins réussi à diminuer les charges sur le travail grâce à la mise en œuvre d’un tax shift (glissement fiscal) en 2016-2017. La pression est peu à peu retombée, et notre position dans le classement aussi (3e position depuis 2018).
Qu’est-ce que le taux de prélèvement obligatoire?
Le taux de prélèvement obligatoire mesure la part des recettes fiscales et sociales dans le PIB. Il comprend les impôts directs (sur le revenu, sur les sociétés, sur le patrimoine), les impôts indirects (sur la consommation, sur la production, sur les importations) et les cotisations sociales (payées par les employeurs, les salariés et les travailleurs indépendants).
La taxation en Belgique, bien au-dessus de la moyenne européenne
Malgré ce court répit donné par l’introduction du tax shift, la Belgique se situe nettement au-dessus de la moyenne européenne, qui s’élève à 41,2%. Parmi les 27 pays membres de l’Union européenne, dix ont un taux supérieur à celui de l’UE, mais seules la Belgique et la France dépassent les 45%.
À l’autre extrémité de l’échelle, l’Irlande (21,7%), la Roumanie (27,5%) et Malte (29,6%) ont enregistré les ratios les plus bas.
Est-ce grave, docteur?
La pression fiscale peut certes décourager certains employés et employeurs et avoir des effets négatifs sur l’économie et la société: baisse du pouvoir d’achat et de la compétitivité des entreprises. Mais ce n’est pas nécessairement le signe d’une économie en déclin. À l’origine, les prélèvements obligatoires servent à financer les dépenses publiques, reste à savoir si celles-ci sont utiles et efficaces. Et de répondre aux questions suivantes: le système d’imposition belge est-il juste et équitable? Quel est le niveau d’endettement public?
Une chose est sûre: la récente crise du Covid, la crise énergétique et la conjoncture actuelle sont autant de facteurs qui influencent le taux de prélèvement obligatoire d’un État. Et la Belgique ne fait pas exception… Mais un potentiel nouveau Tax Shift, prévu en 2024, pourrait bien changer la donne et alléger à nouveau la fiscalité sur le travail.
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