À quels types de culture la Belgique consacre-t-elle ses terres agricoles? (+ infographies)

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

En raison des bonnes conditions climatiques et de la hausse des prix, les agriculteurs privilégient surtout les céréales d’hiver, selon les derniers chiffres de Statbel, l’office belge de statistique.

La Belgique, terre agricole? S’il n’est pas celui qui porte le nom de « grenier de l’Europe », notre plat pays n’a rien à envier aux États voisins en termes de cultures. En 2023, la superficie agricole utilisée représente 44,4% de la superficie continentale du territoire belge. Et si le nombre d’exploitations tend à diminuer, la surface exploitée s’est quant à elle agrandie au fil des ans. Elle est ainsi passée de 12,49 ha en 1980 à 38,7 ha en 2022, selon une étude de Statbel.

C’est en Flandre que l’on retrouve le plus de terrains cultivés, mais en Wallonie qu’ils y sont les plus grands. La Flandre occidentale, par exemple, compte 7670 exploitations. À Namur, la superficie moyenne d’une exploitation s’élève à 68,1 ha.

Que cultive-t-on en Belgique?

En Belgique, on distingue divers types de cultures: les céréales, les cultures industrielles et l’horticulture. Mais justement, que cultivent les agriculteurs en 2023? Les céréales d’hiver, en particulier, ont eu du succès cette année, nous dit Statbel. Les superficies consacrées au blé d’hiver, triticale et orge d’hiver, à l’exception de l’épeautre, ont fortement augmenté (+10%) à la suite des bonnes conditions climatiques de l’automne 2022 et des prix élevés des céréales en Belgique.

Ce n’est pas le cas des céréales du printemps, dont les cultures ont enregistré une forte baisse ces derniers mois: le blé de printemps a diminué de 49,3%, l’orge de printemps de 36%… Et si la conjoncture actuelle et l’inflation ont eu un impact certain sur le prix de l’alimentaire, les agriculteurs ont pu, dans certains cas, en tirer parti. Pour la première fois en trois ans, on observe notamment une hausse de la superficie consacrée aux betteraves sucrières (5,7%). Une augmentation due aux prix élevés du sucre sur le marché mondial.

Plus de bœufs, moins de cochons

Les exploitations ne sont bien sûr pas seulement destinées à la production de céréales ou de pommes de terre. Loin de là… La Belgique se distingue plutôt par son nombre d’exploitations spécialisées dans l’élevage, même si l’importance de ce type d’exploitation tend à diminuer. Plus surprenant encore: plus de la moitié de la superficie agricole utilisée est dédiée à l’alimentation animale, avec 34,6% consacrées aux prairies permanentes et 20,7% aux fourrages de terres arables.

Du côté des exploitations animales, quelques évolutions sont à noter. En un an, le cheptel porcin a diminué de 7,3%: on compte 428.502 animaux en moins, tant les porcs d’engraissement que les porcs reproducteurs. L’une des raisons probables derrière ces étables vides? L’incertitude liée au dossier de l’azote. D’ici 2030, le nombre de porcs en Flandre devra en effet baisser de 30%, selon un accord régional. L’objectif? Réduire la production d’azote, un enjeu climatique important en Belgique.

Mais si l’on compte désormais moins de cochons dans les élevages, ce n’est pas le cas des vaches. Le cheptel bovin continue, lui, d’augmenter, surtout en Flandre. Deux causes: la baisse du prix des taureaux, et les bons prix du lait, qui ont entraîné une augmentation du nombre de vaches laitières.

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