Picasso à Bruxelles

© Ph.Co

C’est l’expo la plus médiatisée des prochaines semaines: Picasso & Abstraction s’installe jusqu’au 12 février aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. En collaboration avec le Musée national Picasso-Paris, l’institution bruxelloise propose 140 oeuvres explorant les rapports de l’artiste (1881-1973) avec l’abstraction. Rapports ambigus et complexes, nourris de méfiance comme de fascination et prodigués ici avec une certaine pédagogie. Dans le couloir menant à l’expo, une demi-douzaine d’ “alcôves” proposent, par exemple, l’art du collage aux petits et grands enfants. Ensuite, une étrange vitre fractionnée/fissurée permet d’abstraire les objets placés derrière elle. Et puis vient cette guitare devenue objet fracassé, en balance entre plusieurs mondes. Une approche bien dans la ligne des toiles qui, chronologiquement posées, tissent un monde curieux, dérangé, explorateur. Ce serait faux de dire que chaque pièce est géniale (la plastique de certaines est discutable voire démodée) mais l’absolutisme de Picasso nourrit parfaitement ce questionnement sur le sens de la représentation. Au fil des salles, on est tour à tour absorbé, inquiété, charmé, courroucé. L’expo a même la juste idée de disposer côte à côte des créations originales de l’artiste et d’authentiques sculptures d’Afrique subsaharienne. Devinez qui a influencé l’autre? De cette expo généreuse, on sort de toute façon avec des interrogations, ce qui est bon signe. A noter que l’événement s’accompagne aussi de conférences-rencontres. Ce 26 novembre, on parlera du rapport de Picasso avec les femmes, et le 11 décembre, des pratiques d’appropriation par l’Espagnol des créations d’autrui.

www.fine-arts-museum.be

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