Nina Oewerdieck, CFO de Brussels Airlines: “Ici vous pouvez avoir un impact plus vite”

Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Portrait et rencontre avec la CFO de Brussels Airlines, Nina Oewerdieck, qui rempile pour 5 ans de plus à une fonction clef de la compagnie. Elle était arrivée en pleine crise du covid, elle espère voir arriver le temps d’une rentabilité durable.

Le 3 août dernier, Nina Oewerdieck, CFO de Brussels Airlines, a pu annoncer un premier bénéfice trimestriel, le signe avant-coureur d’un retour espéré à la rentabilité pour l’ensemble de l’année 2023. Elle a également rempilé pour 5 ans à son poste, avec le ferme espoir de voir arriver une « rentabilité durable » (« sustainable profitability ») de la compagnie. 

Brussels Airlines est, depuis 2018, filiale du groupe Lufthansa, et s’intègre donc dans le jeu des parcours professionnels des cadres de la société allemande.

Plan de sauvetage

Avant d’entrer en fonction, à la mi 2020, en pleine crise sanitaire, Nina Oewerdieck occupait le poste  de Vice President Head of Finance pour Lufthansa German Airlines, à Francfort. De même, le Belge Dieter Vranckx, qui a dirigé Brussels Airlines en 2020, occupe depuis lors le poste de CEO de la compagnie Swiss, autre filiale (très prospère) du groupe Lufthansa. Actuellement, le poste de CEO de Brussels Airlines est exercé par Dorothea von Boxberg, qui dirigeait auparavant Lufthansa Cargo.

La fonction de la CFO est plus large que la direction financière de Brussels Airlines. « J’ai aussi la charge de l’IT, des ressources humaines, des fournisseurs et du département légal. » Elle a aussi eu la charge de l’équipe chargée de la restructuration de la compagnie.

En train et à vélo

Nina Oewerdieck vit actuellement à Malines et vient régulièrement en train, ou parfois en vélo, à son bureau, au siège opérationnel de Brussels Airlines, à Zaventem. « Quand je suis arrivée en Belgique, pendant le confinement, cela n’avait pas été simple de trouver un appartement à Bruxelles, mon premier logement ici. Il était quasiment impossible de rencontrer des personnes » se souvient-elle.

Elle a eu la surprise de voir la différence entre le trafic routier pendant le confinement et après. C’est une des raisons qui l’a poussée à aller à Malines…

Originaire de la frontière danoise

La CFO de Brussels Airlines est originaire du nord de l’Allemagne, au-dessus de Hambourg, « près de la frontière danoise. » « C’est une région où il n’y a pas beaucoup de grandes sociétés, j’étais allée d’abord à Hambourg, la grande ville la plus proche. » Elle y a travaillé, déjà dans les finances, chez Jungheinrich, à partir de 1998, au contrôle de gestion. L’entreprise est un acteur important dans la fabrication de chariots élévateurs. Elle entre en 2001 au sein du groupe Lufthansa, d’abord à Hambourg, à Lufthansa Technics, ensuite chez Swiss, à Zurich, au siège de la compagnie Lufthansa German Airlines, à Francfort. Et à présent en Belgique.

Elle est arrivée en pleine crise covid. « Nous étions en train de négocier le sauvetage de la compagnie. » Qui est notamment passé par un soutien du gouvernement fédéral, avec un financement de 290 millions d’euros, remboursé anticipativement bien avant son échéance en 2026. « Ce n’était pas seulement une question d’avions, 4.000 personnes en dépendaient. C’était un grand défi, nous avions la pression sur nous. »

Pourquoi rester ?

La compagnie a réduit sa flotte, son effectif, à travers un plan négocié. Elle remonte la pente, recrute et ajoute des avions, car le trafic revient. L’année 2023 devrait être à l’équilibre. L’objectif est d’arriver à une rentabilité à l’EBIT (bénéfice avant intérêt et taxes) de 8%, la norme du groupe Lufthansa. « J’espère personnellement qu’on y arrivera en 2024, cela dépendra du coût du carburant et d’autres facteurs. au plus tard. C’est crucial de dégager une rentabilité durable pour pouvoir investir. »

Pourquoi Nina Oewerdick a-t-elle souhaité rester à son poste en Belgique ? Pour terminer le travail du plan Reboot Plus, qui avait été lancé pendant la crise covid. Aussi parce qu’elle apprécie la vie en Belgique et à Brussels Airlines. « La compagnie Lufthansa est dix fois plus grande, changer les choses y prend naturellement plus de temps, ici vous pouvez avoir un impact plus vite. »

« Nos coûts sont plutôt bons »

Une de ses fonctions importantes est de surveiller les dépenses. « Nous sommes en train de centraliser le training à Bruxelles dans un centre moderne. C’est mieux et c’est plus économique. » Certaines dépenses sont partagées au sein du groupe Lufthansa, comme les applications.

Elle dément l’idée que la Belgique serait un pays défavorable, en termes de coûts, pour développer une compagnie aérienne. « Nos coûts sont plutôt bons, mais nos recettes sont différentes de celles d’autres compagnies du groupe, car nous n’avons pas les mêmes destinations. Nous sommes moins présents sur l’Atlantique, pas du tout sur l’Asie. Nous avons aussi la concurrence la plus élevée de compagnies low cost au sein du groupe.»

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