Motorisations de substitution et nouvelles formes de mobilité? Une question de profil

Mark Pecqueur, Automotive Research Developer à la Haute École Thomas More. © -

L’an dernier, les émissions de CO2 à l’échelle mondiale ont atteint une valeur record de 32,5 milliards de tonnes. Dans certaines grandes villes européennes, la qualité de l’air est tellement mauvaise que le centre est parfois interdit à la circulation automobile et que les voitures Diesel et à essence les plus polluantes sont proscrites dans diverses zones interdites. La demande pour des motorisations de substitution augmente de manière exponentielle. De nouvelles formes de mobilité sont en cours de développement. Explication.

Introduction

Au niveau des grilles de six écoles sur dix dans notre pays, la qualité de l’air est globalement mauvaise ! Ces chiffres inquiétants illustrent l’impact de la pollution atmosphérique et du réchauffement climatique sur notre environnement direct. Des chiffres qui font réfléchir et doivent nous inciter à réagir. Aujourd’hui, sept Belges sur dix déjà estiment qu’il est important de disposer d’une voiture écologique. Quatre sur dix affirment que leur prochaine voiture sera un modèle hybride. En 2014, ce chiffre était de trois sur dix. La voiture électrique séduit deux de nos compatriotes sur dix. Ces chiffres sont issus d’une enquête réalisée en 2017 par l’institut de sondage Ipsos. Directeur d’étude en technologie automobile à la Haute École Thomas More, Marc Pecqueur considère que “l’hybride est la seule voie réaliste vers la mobilité durable”. L’institut Ipsos a également sondé les raisons qui peuvent inciter les Belges à opter pour une voiture hybride. Citons ainsi l’aspect écologique (64%), la réduction de la consommation de carburant (37%) et le prix d’achat (5%). Ce sont surtout les femmes (74%) qui sont séduites par le caractère respectueux de l’environnement des modèles hybrides, les hommes soulignant davantage l’importance d’une consommation de carburant réduite (43%). Et quelles sont les marques qui enregistrent les meilleurs résultats auprès des Belges soucieux de l’environnement ? Le Top 3 est emmené par Tesla (57%), suivi de Toyota (54%) et Lexus (28%).

Confusion et ignorance

Hybridation partielle, hybridation totale, électrique, pile à combustible… Qui s’y retrouve encore ? La confusion règne : une personne sur trois déclare ne pas connaître de marque automobile écologique. Est-ce le cas ? Et si une voiture verte est préférée à d’autres, ce choix repose-t-il sur des fausses vérités ? Ainsi, la principale raison incitant les Belges à ne pas acheter de voiture hybride repose sur un malentendu : 38% affirment que c’est le prix élevé qui les décourage. Pourtant, les modèles hybrides ne sont en moyenne que 10 à 15% plus chers que les variantes non hybrides dotées d’un équipement comparable. Et rares sont ceux qui savent que les coûts de maintenance et de carburant sont inférieurs. La moitié des Belges pensent aussi qu’une voiture hybride doit être rechargée. Ce n’est pas le cas. Six sur dix ne connaissent pas la différence entre hybride et hybride rechargeable. Les mieux informés en Belgique sont les Flamands et les hommes.

Quoi, qui, quand ?

La perception et les préférences ne reposent pas sur la connaissance des faits et des chiffres. Elles sont donc basées sur l’image que génèrent les médias. Et cette image varie fortement selon les continents, et même selon les régions. Ainsi, l’électromobilité est vue de manière très différente en Flandre et en Wallonie.

Il est temps de se pencher sur les différents aspects de la mobilité et de l’électromobilité. Il a pour objectif d’apporter un éclairage sur leurs applications et de les replacer dans une perspective adéquate. Nous invitons nos lectrices et nos lecteurs à répondre honnêtement à quelques questions. Quel est donc votre profil en matière de mobilité ? Combien de kilomètres effectuez-vous annuellement ? Utilisez-vous votre voiture pour aller travailler ou simplement faire vos courses et emmener vos (petits-) enfants à l’école ? Utilisez-vous votre véhicule personnel pour partir au soleil ou à la montagne ? Possédez-vous un garage intégré à votre bâtiment ? Vivez-vous dans un appartement ? Disposez-vous de bornes de recharge dans votre environnement immédiat ? Avant même de vous en rendre compte, vous devrez peut-être oublier l’idée d’acheter une voiture électrique ou un modèle hybride rechargeable. La voiture électrique ne s’adresse pas à tout le monde ! Pour ceux qui parcourent chaque jour plusieurs centaines de kilomètres, il existe déjà une solution valable et abordable avec les diesels de dernière génération. En fait, la forme de mobilité et le type de motorisation qui vous conviennent dépendent surtout de votre profil.

L’autopartage et les transports en commun main dans la main

Six utilisateurs sur dix des solutions d’autopartage prennent aussi les transports en commun. C’est l’une des conclusions d’une enquête réalisée par Zipcar après de 1.000 utilisateurs bruxellois. Les principales raisons du choix de l’autopartage sont le fait d’avoir seulement besoin de temps en temps d’une voiture (55 %), l’absence de tracasseries administratives (34 %) et la réduction de l’empreinte écologique (33 %).

Motorisations de substitution et nouvelles formes de mobilité? Une question de profil
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Quatre utilisateurs sur dix font appel à Zipcar pour transporter quelque chose. Et un sur trois utilise la voiture partagée lorsqu’il n’a pas à sa disposition de bonne connexion avec les transports en commun. Il ressort également de cette enquête que l’intermodalité, c’est-à-dire l’utilisation de plusieurs formes de transport, gagne en importance. Les membres de Zipcar confirment qu’ils effectuent une partie de leurs trajets à pied ou en vélo, en plus d’utiliser les transports en commun.

Des études antérieures démontrent qu’une voiture partagée remplace jusqu’à dix voitures particulières. Porte-parole de Zipcar, Grederik Welslau souligne que l’autopartage contribue à fluidifier la circulation, à faciliter le stationnement et à réduire les émissions de CO2.

Avec quasiment 1 million d’utilisateurs, Zipcar est la plus grande entreprise d’autopartage au monde. À Bruxelles, Zipcar est intégré à un réseau de mobilité intelligent. Solution de substitution à la voiture privée, Zipcar est aussi un complément aux transports en commun. La société propose un modèle d’autopartage qui met à la disposition des utilisateurs de la région bruxelloise une flotte de 250 voitures en libre-service.

1.696 = nombre de points de recharge en Belgique au cours des 12 derniers mois.

Il n’existe pas de recensement officiel des points de recharge en Belgique, mais le site chargemap.com donne une bonne indication des bornes.

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