Wallonie : pourquoi les femmes renoncent-elles à se déplacer à vélo ?  

A l’occasion de la « Semaine de la Mobilité » du 16 au 22 septembre, l’IWEPS (Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique) met en avant, via un récent rapport, les atouts et les obstacles à la pratique vélo pour les femmes en Wallonie. 

Pourquoi les femmes se déplacent-elles à vélo ? Pourquoi ne le font-elles pas ? Comment et pourquoi choisissent-elles tel itinéraire plutôt qu’un autre ? Quelles appréhensions, contraintes ou difficultés rencontrées sont déterminantes pour leurs choix d’itinéraires à privilégier ? Voilà les nombreuses interrogations que se sont posées les chercheurs de l’IWEPS.

Le récent rapport de l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique intitulé « Mobilité féminine à pied ou à vélo » met en lumière les pratiques et obstacles liés à l’utilisation du vélo pour les femmes en Wallonie. Des témoignages* ont permis d’identifier les enjeux spécifiques liés au genre qui influencent particulièrement la mobilité des femmes.  

Insécurité et normes sociales

Parmi ces obstacles, les chercheurs de l’IWEPS identifient la répartition inégale des tâches domestiques. Les responsabilités familiales et ménagères incombent encore de nos jours trop souvent principalement aux femmes. Cette répartition inégale du travail domestique peut limiter leur disponibilité et leur motivation à utiliser le vélo, surtout si elles doivent jongler avec des charges lourdes ou des itinéraires complexes. Il en ressort aussi un sentiment d’insécurité. Les femmes peuvent ressentir une insécurité accrue en se déplaçant à vélo, en raison de préoccupations liées au harcèlement. Cette perception d’insécurité peut les dissuader d’utiliser le vélo comme moyen de transport.

Par ailleurs, les normes sociales et les attentes en matière d’apparence physique peuvent également jouer un rôle. Les femmes sondées disent se sentir influencées par les stéréotypes ou les attentes sociales concernant leur apparence lorsqu’elles font du vélo, ce qui peut affecter leur volonté de l’utiliser régulièrement. Ces enjeux de genre contribuent à créer des obstacles supplémentaires pour les femmes dans leur mobilité active, au-delà des défis communs rencontrés par tous les cyclistes. 

D’autres freins qui ne concernent pas uniquement les femmes sont pointés comme la dépendance encore trop importante à la voiture, plus commode pour se déplacer que le vélo ainsi que mauvaise qualité des routes et pistes cyclables mal entretenues ou inadéquates en Wallonie. Les interactions désagréables ou dangereuses avec les automobilistes et autres cyclistes peuvent aussi décourager les cyclistes.

Des atouts  

Les femmes ont aussi pointé les atouts de l’utilisation du vélo comme le plaisir, l’amélioration de la santé physique et mentale, l’action en faveur de l’environnement, l’économie financière, et la maîtrise et le gain de temps. 

*L’enquête se base sur 20 groupes de discussion (focus groups). 12 marches exploratoires et 6 parcours à vélo exploratoires ont été menés, répartis sur les territoires de Liège, Namur et Gembloux. Ces territoires ont été sélectionnés sur la base de critères méthodologiques et logistiques. 

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