Un nouveau système belge pourrait faciliter le stockage de l’hydrogène

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L’hydrogène, à qui on prédit de beaux jours dans la mobilité du futur, a un gros inconvénient : il est difficile à stocker. Des scientifiques de UCLouvain sont néanmoins parvenus à trouver un nouveau matériau qui rendrait possible son usage à plus large échelle.

L’hydrogène est l’une des solutions énergétiques les plus prometteuses pour l’avenir. Il peut faire rouler ou naviguer voiture, camion ou bateau. Mais il peut aussi servir pour stocker des énergies renouvelables. Il existe principalement aujourd’hui deux types d’hydrogène. L’hydrogène gris fabriqué à partir d’hydrocarbures ou encore l’hydrogène vert produit grâce à l’électrolyse de l’eau. L’hydrogène vert fait même, depuis quelques années déjà, l’objet de beaucoup d’attention des divers gouvernements dans le monde. Il a même été un temps annoncé comme la solution pour lutter contre le réchauffement climatique. A lui seul il permettrait d’éliminer environ la moitié des émissions de gaz à effet de serre.

Un second souffle pour l’hydrogène ?

Et si l’enthousiasme s’est quelque peu essoufflé face au prix de production, il pourrait bien connaître un second souffle. Le gros défaut de l’hydrogène jusqu’à présent, était qu’il était très difficile à stocker. Si l’hydrogène est utilisé à la fois sous forme liquide et gazeuse dans les deux cas c’est compliqué. En gaz, cela nécessite une pression très élevée et sous sa forme liquide il doit être conservé à des températures ultras basses puisqu’on parle tout de même de -253 °C.

Or à cette double contrainte, les chercheurs de l’UCLouvain pensent avoir trouvé une solution. Utiliser des matériaux poreux. Ou plus précisément des matériaux capables de fixer les molécules d’hydrogène à la surface de pores moléculaires. Cela permet de réduire à la fois la pression requise et d’augmenter la température de stockage. L’équipe scientifique internationale, dirigée par Yaroslav Filinchuk, professeur à l’école de chimie de l’UCLouvain a ainsi découvert qu’une forme poreuse de borohydrure de magnésium est capable de stocker une densité plus de deux fois supérieure à celle de l’hydrogène liquide. Grâce à ce matériau cristallin, ils sont parvenus à repousser considérablement les limites de la densité volumétrique de l’hydrogène. Concrètement, et pour le résumer vraiment très sommairement, l’hydrogène se positionne de façon très efficace dans les pores (les trous donc) de ce matériau. Ce qui permet à son tour de le stocker de façon très dense. Cette optimalisation ouvre la voie au stockage et au transport de l’hydrogène de manière plus compacte. Moins coûteux à transporter, et donc plus accessible, cela pourrait renforcer son rôle en tant que source d’énergie propre et renouvelable. 

Enfin, selon les chercheurs, cette découverte permettra peut-être aussi de découvrir de futurs matériaux ayant potentiellement une supraconductivité à haute température et une stabilité approchant des conditions ambiantes.

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