Rolls Royce, un panache sans fumée

La première Rolls électrique booste les ventes de la marque. La noble enseigne britannique (rachetée en 1998 par BMW) a signé l’an dernier la troisième meilleure année de son histoire, avec 5.712 exemplaires écoulés dans le monde, dont 22 en Belgique.

L’usine de Goodwood tourne à plein régime et vient même de débloquer 300 millions de livres sterling pour son extension. À son ouverture en 2003, le site employait 300 personnes et produisait une Rolls par jour. Aujourd’hui, on compte 2.500 employés et 28 carrosses sortent des chaînes quotidiennement.

Pour sa première année complète de commercialisation, le coupé Spectre tient déjà la deuxième place des ventes mondiales de la marque (et même la première en Europe…). Première Rolls sur pile, le bolide troque le V12 à essence de ses sœurs contre deux moteurs électriques et farcit son châssis d’une batterie de 700 kilos.

Les portes de type “suicide” à ouverture électrique sont longues et peu pratiques, mais donnent accès à un autre monde. Choyés et royalement installés, les quatre passagers ont la tête dans les étoiles, le ciel de toit se perlant de diodes étincelantes.

Seule fausse note : le graphisme du multimédia est repris des modèles BMW. Rolls-Royce aurait pu faire un effort pour se distinguer des voitures plus roturières de sa maison mère…

En route, les performances épatent sans jamais retourner les estomacs : les passagers sont juste légèrement tassés contre le dossier de leur siège, comme dans un avion de ligne en phase de décollage. En virage, les roues arrière directrices impriment un brin d’agilité à ce mastodonte.

Mais c’est bien sûr le confort et le silence qui épatent. De tous temps, les Rolls se sont évertuées à étouffer la voix de leur moteur à essence ; sa disparition passe donc inaperçue. L’électricité sied parfaitement à ce Spectre, qui étale son panache sans fumée, alliant luxe débordant, technologie moderne et valeurs traditionnelles. Un cocktail envoûtant, mais réservé aux plus nantis seulement.

Spectre
– 2 moteurs électriques, 584 ch (430 kW)/900 Nm ;
– batterie 400 V de 102 kWh utilisables,
– temps de charge : environ 50 h sur prise domestique, 5h30 sur borne AC (22 kW), 10-80% en 34 minutes sur borne DC (max. 195 kW);
– longueur : 5,47 m,
– poids : 2.890 kg

Performances :

– vitesse maxi : 250 km/h ;
– 0-100 km/h en 4,5 s ;
– autonomie officielle/de l’essai : 530/395 km, consommation de l’essai (20°C) : 25,8 kWh/100 km ;
– rejets CO2 : 0 g/km

Prix : 396.275 euros ; déductibilité fiscale : 100%

Les + :
– Univers à part : confort et raffinement royaux ;
– silence de cathédrale apaisant ;
– performances de haut niveau tout en douceur

Les – :
– Prix démesuré ;
– gabarit éléphantesque ;
– portes majestueuses mais peu pratiques (longueur, ouverture “suicide”) ;
– interface multimédia du groupe BMW inconvenante à ce niveau de prix

Retrouvez l’ensemble des articles de notre dossier voitures électriques

Partner Content