Porsche émet un gros doute sur ses objectifs d’électrification
Porsche revoit ses ambitions en matière d’électrification : 80% en 2030, ce ne sera plus un objectif concret (mais reste une possibilité). Ce sera la demande des clients et au marché de décider la voie que prennent les ventes.
Pas moins de 80% de véhicules électriques, voilà l’objectif que s’était fixé Porsche. Mais le constructeur allemand revient sur cet objectif trop ambitieux, et change de stratégie commerciale pour l’électrique. C’est ce qu’il annonce ce lundi.
Voilà une volte-face assez soudaine : en mars, le CEO Oliver Blume indiquait encore “rester fidèle” à l’objectif, rappelle Bloomberg. Le constructeur rejoint ainsi d’autres marques, comme Mercedes-Benz notamment, qui ont revu leurs objectifs d’électrification dernièrement.
Demande en berne
“La transition vers les véhicules électriques prendra plus de temps qu’on ne le pensait il y a cinq ans”, note la marque ce lundi. Mais qu’est-ce qui change ? Tout se joue en réalité du côté de la demande. Elle est actuellement au ralenti dans le monde, à cause du contexte macro-économique, et cela se ressent particulièrement dans le segment des VE de luxe… Porsche doit par exemple essuyer une baisse des ventes de 51%, sur le premier trimestre.
Porsche entend ainsi que le marché n’est pas prêt à suivre ce seuil, ou que les clients mettront plus longtemps que prévu à passer le cap et à se mettre à l’électrique.
Pas impossible d’atteindre l’objectif
Comme entreprise, Porsche se voit donc plus suivre la demande qu’imposer l’offre pour atteindre un quota. La demande sera donc la boussole des ventes et de la part de marché qu’aura l’électrique en 2030.
Même si, précise Porsche, elle reste en capacité d’atteindre l’objectif… si telle est la demande du marché. “Notre stratégie en matière de produits est telle que nous pourrions livrer plus de 80% de nos véhicules entièrement électriques en 2030”, selon Porsche. Elle souligne que son usine est flexible et qu’elle peut produire des modèles thermiques, électriques ou hybrides sur une même ligne de production.
Blume commente d’ailleurs que le nouveau modèle, le Macan électrique lancé en mai, “a enregistré des prises de commandes très satisfaisantes”. Les ventes devraient donc commencer à remonter la pente, explique-t-il. Un autre modèle électrique, la 718, devrait aussi être lancé cette année, avant une version électrique du Cayenne, attendu en 2026.
Chute en bourse
On ne saura finalement pas comment les investisseurs ont accueilli ce changement de cap, l’annonce étant tombée lundi en fin d’après-midi. Car ce mardi, Porsche a revu ses prévisions de résultats à la baisse, à cause de pénuries d’aluminium. D’une fourchette de 40 à 42 milliards, le chiffre d’affaires attendu passe à entre 39 et 40 milliards. La “rentabilité opérationnelle des ventes” passe de 15-17% à 14-15%.
La nouvelle a été très mal accueillie en bourse : l’action ouvre à moins 5%. A l’heure d’écrire ces lignes, elle est toujours en baisse de plus de 4%.
Voitures électriques
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