Mobilité: les Belges dépensent moins en transport qu’avant la pandémie, un changement durable ?

Les dépenses de transport des ménages restent inférieures à leur niveau pré-covid et suggèrent un “changement plus durable de comportements de mobilité”, selon une analyse menée par le Bureau fédéral du Plan et le SPF Mobilité et Transports.
Avant la crise sanitaire, les dépenses de transport augmentaient plus rapidement que les autres dépenses des ménages belges, jusqu’à représenter 12% du total en 2019. Mais la pandémie va changer la donne et faire baisser sensiblement les dépenses de transport, surtout celles consacrées à l’achat de services de transport (par, exemple les transports en commun). Ces dépenses sont ensuite reparties à la hausse mais sans atteindre leur niveau pré-covid.
Quant aux dépenses d’utilisation des véhicules des ménages (par exemple, les carburants, entretien ou réparations), elles ont moins baissé au plus fort de la crise en 2020 que les achats de services de transport, mais ont également stagné par la suite.
“La persistance de ce faible niveau de dépenses (en volume) peut indiquer un changement plus durable de comportements de mobilité sous l’effet de la généralisation de la pratique du télétravail, des achats en ligne, ou de l’usage du vélo. Mais d’autres facteurs peuvent également expliquer cette stagnation, comme la crise énergétique qui a entrainé une augmentation des prix des carburants”, analysent le Bureau du Plan et le SPF Mobilité et Transports.
Les achats de véhicules, en particulier les achats de voitures particulières, s’inscrivent également dans une tendance à la baisse depuis la crise sanitaire.
Ville vs campagne
Sans surprise, plus un ménage habite loin de la ville, plus ses dépenses de transport seront élevées. Ainsi, un ménage en ville dépense en moyenne 4.159 euros par an en transports, tandis qu’un ménage à la campagne dépense en moyenne 5.450 euros en transports, soit près d’un tiers de plus.
L’accessibilité des transports en commun joue un rôle encore plus important: un ménage résidant dans une zone bien desservie dépense en moyenne 3.679 euros par an, contre 7.240 euros pour un ménage d’une zone moins bien desservie, soit presque le double.
Autre constat: les ménages à faibles revenus consacrent une plus grande part de leur budget aux dépenses de transport répondant à des besoins de base, tandis que les ménages à revenus plus élevés dépensent relativement plus en déplacements liés aux loisirs.