Mettre la climatisation en voiture électrique dans un embouteillage: quel impact sur l’autonomie?
Peut-on mettre la climatisation lorsqu’on est bloqué dans un embouteillage avec son véhicule électrique ? Ou vaut-il mieux l’éviter ? A quoi d’autre faut-il faire attention ?
Un des pires scénarios qui peut nous arriver, sur la route : être bloqué dans un embouteillage en plein cagnard. On avance à coup de 2 à 3 mètres, en s’arrêtant toutes les 20 secondes. Il commence alors vite à faire chaud dans l’habitacle. La climatisation permet de garder l’intérieur au frais… Mais l’allumer sans rouler, cela peut-il se faire en voiture électrique, sans trop entamer la batterie ?
Pas de grand impact
La réponse est… oui. C’est ce que montre une expérience du club automobile allemand, ADAC (l’équivalent de Touring, si on veut), relayée par TestAchats. Dans son laboratoire, ADAC a créé une atmosphère de 35 degrés Celsius, avec des lampes. La température sur le pare-brise est ainsi montée jusque 60 degrés. L’air conditionné de la Tesla Model Y mise à l’épreuve dans ce test a été mis à 20°. L’expérience a duré pendant huit heures : et la batterie ne s’est pas vidée entièrement, (très) loin de là.
L’expérience montre que la Tesla consomme entre 1,3 et 1,5 kWh par heure, dans ces conditions. Ce qui représente 2% de la capacité de la batterie et équivaut à 8 kilomètres d’autonomie. Donc sur ces huit heures dans la chaleur et la clim’ à 20°, la batterie n’a perdu que 16% d’autonomie (12 kWh), ou 64 kilomètres.
Quelques points d’attention
Il n’est pas précisé si le véhicule était à l’arrêt dans l’expérience ou s’il imitait aussi la conduite comme dans un vrai embouteillage monstre. Dans tous les cas, ce n’est que la consommation de la clim’ qui est mentionnée. Mais il faut savoir que le fait de démarrer et d’accélérer, à multiples reprises, consomme de l’énergie – plus même qu’en conduite classique en ville. Le freinage ne permet de récupérer qu’une partie de celle-ci. Il est donc conseillé de ne démarrer que lentement pour économiser de l’énergie. Surtout que le poids de la charge de la voiture (les valises, lorsqu’on part en vacances, par exemple), a aussi un impact sur la consommation d’énergie.
Il faut aussi ajouter le système de refroidissement de la batterie, qui consomme plus d’énergie s’il fait plus chaud. Il n’est pas indiqué si cela entre dans le calcul d’ADAC, mais cela va souvent de pair avec la climatisation. Sans ce système, la batterie chaufferait et serait moins efficace. Elle pourrait même être endommagée.
En fin de compte, on peut dire qu’il n’y a pas trop lieu de s’inquiéter : on peut allumer la climatisation lorsqu’on se trouve dans un bouchon. Tout en gardant certains éléments en tête. On pourrait éventuellement recharger la voiture avant d’arriver dans une zone de forts ralentissements lorsque l’autonomie est basse, si on veut être rassuré.
Plus efficace qu’une thermique
L’étude montre aussi que la climatisation d’un VE est plus efficace que celle d’une voiture thermique. Dans les mêmes conditions que celles de l’expérience, une voiture thermique utilise entre un litre et un litre et demi d’essence par heure pour la climatisation, ce qui équivaut à 10 à 15 kWh par heure. C’est que sur un VE, aucun moteur ne doit rester en marche pour faire tourner la climatisation, comme l’énergie vient de la batterie directement.
Autre différence : les VE ne consomment pas d’énergie lorsqu’ils sont à l’arrêt, ce qui permet d’économiser de l’énergie. Dans un véhicule thermique et selon l’état d’avancement du bouchon, il n’est pas toujours aisé de débrayer et d’enclencher le start-and-stop (si on conduit une manuelle). Et si la climatisation est allumée, il se peut que le start-and-stop ne s’enclenche pas.
Voitures électriques
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