Les voitures électriques vont devenir encore plus chères

À partir du 4 juillet, l’Europe imposera des taxes d’importation supplémentaires sur les voitures électriques en provenance de Chine, ce qui entraînera une augmentation des prix pour les consommateurs.

La Commission européenne a pris la décision ce 12 juin d’imposer des taxes d’importation supplémentaire sur les voitures électriques en provenance de Chine après avoir conclu que les subventions chinoises aux fabricants automobiles étaient déloyales et causaient un préjudice économique aux producteurs européens. 

Les nouveaux tarifs varient entre 17,4 % et 38,1 % selon le fabricant chinois, avec des différences en fonction de la coopération des entreprises à l’enquête de la Commission. Ces mesures visent à rétablir des conditions de concurrence équitables entre les fabricants européens et chinois, et devraient rapporter 2 milliards d’euros par an à l’Europe. 

20% de part de marché

Lors de l’annonce de l’enquête de l’UE sur les subventions de l’État chinois, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a déclaré que le marché européen était « inondé » de voitures électriques chinoises. Selon l’Association des constructeurs automobiles européens (EAMA), la part de marché des voitures électriques chinoises en Europe est passée de 3 % à plus de 20 % en trois ans. L’année dernière, plus de 438 000 voitures électriques chinoises ont été importées en Europe, pour une valeur de 9,7 milliards d’euros.  

« La part de marché augmente considérablement, mais elle part de très bas », déclare le journaliste automobile Tony Verhelle à nos confrères du Knack. « Pour le moment, cela ne constitue pas encore une grande menace, mais la grande offensive doit encore commencer. BYD a déjà construit une usine de bus en Hongrie, va construire une usine automobile et veut ouvrir une deuxième usine en Europe. Fabriquer des voitures chinoises dans l’UE est d’ailleurs une façon de contourner les nouveaux tarifs d’importation. »  

Des réactions partagées

« Évidemment, le consommateur paiera plus cher », prédit Verhelle. « En raison de la taxe d’importation supplémentaire, le prix augmentera de toute façon. Mais ce n’est pas tout. Actuellement, les constructeurs européens sont sous pression de leurs concurrents chinois pour fabriquer des voitures moins chères. Sinon, ils seront évincés du marché. Mais lorsque les prix des voitures chinoises augmenteront, cette pression sur les fabricants européens diminuera. Résultat ? Les voitures électriques resteront chères. » 

Ces changements auront également des répercussions sur les objectifs climatiques européens. En effet, si l’on souhaite accélérer l’électrification du parc automobile, une hausse artificielle des prix n’est évidemment pas bénéfique. Cela survient au moment où les batteries, qui constituent la principale part du coût d’une voiture électrique, deviennent progressivement moins chères.

Les réactions en Europe sont partagées, l’Allemagne et la Hongrie s’opposant aux nouvelles taxes, tandis que la France, à l’origine de l’initiative, commence à avoir des doutes. La Chine envisage de porter plainte auprès de l’OMC et de prendre des mesures de rétorsion contre l’industrie française et Airbus. 

Le risque d’une guerre commerciale avec la Chine est réel, Pékin ayant menacé d’augmenter les taxes sur certains produits européens comme le cognac.  Un compromis entre l’Europe et la Chine reste toutefois possible grâce à des négociations en cours et aux nombreuses coopérations existantes entre les constructeurs européens et chinois. 

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