Les radars automatiques infligent tellement d’amendes que le système risque la panne

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Avec les radars automatiques, il y aurait tellement de voitures “flashées” que les serveurs du Service Immatriculation des Véhicules (DIV) menacent de rendre l’âme. Ils ne parviennent plus à gérer le flux. Un flux qui devrait encore augmenter significativement l’année prochaine.

En 2022, il y a eu 6,2 millions d’excès de vitesse. Ce qui représente une moyenne de 17 000 par jour. Ce n’est là qu’une mise en bouche puisque ce chiffre devrait encore sensiblement augmenter en 2023 et même exploser en 2024. C’est en tout cas un des objectifs du gouvernement qui a décidé en septembre d’investir davantage dans la sécurité routière. Il y aura sur les routes plus de personnel et de caméras intelligentes ANPR (qui reconnaissent les plaques d’immatriculation). À ceci s’ajoutent l’installation de nombreux contrôles de section (traject control) et un renforcement du personnel au sein des centres de traitement régionaux. Grâce à toutes ces mesures, le gouvernement s’attend à ce qu’au moins 28 millions d’amendes supplémentaires soient infligées l’année prochaine. Enfin, çà c’est si le système informatique continue à fonctionner. Un tel afflux risque en effet de mettre encore un peu plus à mal les systèmes de la DIV déjà jugés obsolètes.

Des serveurs qui ne suivent pas

À chaque fois que la police flashe un véhicule en excès de vitesse, une connexion est établie avec les serveurs de la DIV pour savoir à qui il appartient. Comme le nombre de voitures flashé augmente, les nombres de connexions suivent le même mouvement. Trop souvent sollicités, les serveurs détenant les informations relatives aux plaques d’immatriculation ont de plus en plus de mal à faire face à un tel afflux. Ils risquent à tout moment la panne. Une panne qui mettrait tout le système à plat. Et sans système, pas d’amende.

Les problèmes sont néanmoins connus. Les systèmes du DIV devraient faire peau neuve en 2024 et 2025 à en croire une annonce d’Annelies Verlinden, ministre de l’Intérieur. Et du renfort est également prévu pour les serveurs. Le service recevrait actuellement plusieurs centaines de milliers d’euros supplémentaires pour acheter des serveurs plus puissants. La réalité d’un tel crash du système va donc dépendre de la rapidité à laquelle le SPF mobilité va parvenir à renforcer ses serveurs.

Un problème qui inquiète les trois ministres compétents (Mobilité, Justice et Affaires intérieures) qui en ont informé la Chambre. Un tel crash mettrait à mal la sécurité routière, mais aussi les finances de l’état. En effet, si le système se plante ou connaît des soubresauts, les recettes provenant des amendes de circulation en pâtiront. Une vraie perte puisqu’en 2022, les amendes auraient rapporté plus de 543 millions à l’état…

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