Les employeurs plus frileux à offrir un véhicule de société

Les entreprises sont de moins en moins nombreuses à offrir une voiture de société. Qu’est ce qui a changé ?

Pour la génération précédente de travailleurs, décrocher après plusieurs années d’ancienneté une voiture de société était la consécration d’une carrière réussie. Les plus jeunes n’envisagent même pas de signer un nouveau contrat sans un véhicule à la clé. Et plutôt qu’une carte essence, certains réfèrent un modèle électrique.

Mais les entreprises belges se montrent de plus en plus frileuses à l’octroyer. Pourquoi ?

« La tendance est à la multiplication des voitures vertes et à l’augmentation des coûts, explique Valérie t’Serstevens, Legal HR Managing Consultant chez SD Worx. Pour la première fois depuis des années, on observe un léger recul des voitures de société (de 14,8 % à 14,6 % en 2023). La baisse la plus importante est observée chez les moins de 25 ans (de 3,3 % à 2,0 %), elle est également remarquée chez les 25-35 ans, même si elle est plus limitée. »

Occurrence de la voiture de société en fonction de l’âge (toutes les voitures)

En effet, selon une récente enquête de SD Worx, sur base d’une analyse de 1,2 million de travailleurs du secteur privé disposant de plus de 175.000 voitures de société, il a été constaté que la part des voitures de société en 2023 stagne, et ce pour la première fois depuis des années. Les voitures de société diminuent chez les moins de 30 ans, mais surtout chez les moins de 25 ans.

Si la voiture de société est toujours un élément clé pour faire signer un nouveau talent, elle lui est de moins en moins proposée dès son entrée en fonction précise Valérie t’Serstevens : « De plus en plus d’employeurs n’accordent cet avantage qu’après un an d’ancienneté : le pourcentage de salariés disposant d’une voiture de société et ayant moins d’un an d’ancienneté chute de manière significative à moins de 2 % (de 7,3 % en 2022 à 1,8 % en 2023). La voiture de fonction reste également un outil important de fidélisation des travailleurs. »

Voiture de société vs voiture salaire

« La situation est bien sûr différente pour les voitures de fonction : ces voitures font partie d’un travail qui nécessite des déplacements chez les clients notamment; il est dès lors difficile pour les employeurs de réduire voire supprimer ces déplacements. » Une différence est donc faite entre voiture de fonction et voiture de société, qui est considérée alors comme une voiture salaire.

« Les voitures de société sont surtout utilisées par les travailleurs qui ont des enfants et qui travaillent à temps plein, explique Valérie t’Serstevens. Il ne s’agit pas d’un privilège réservé à quelques ‘happy few’. En outre, la voiture va souvent de pair avec un emploi à plus grande responsabilité, avec un lien avec des clients : on trouve ces voitures de fonction dans les emplois commerciaux et techniques, dans la construction, mais aussi dans les soins à domicile. Ces travailleurs peuvent difficilement renoncer à leur voiture et opter pour une autre solution. »

Finalement, selon l’enquête, la voiture salaire est plus utilisée comme outil pour attirer les jeunes, c’est-à-dire les moins de 25 ans, ayant des talents spécifiques. Dans deux tiers des cas (66 %), conclut l’enquête de SD Worx, les voitures des moins de 25 ans sont des voitures salaires.

Distinction entre voiture salaire et voiture de fonction selon l’âge en 2023, en Belgique

Avantages mobilité souhaités !

Si le véhicule de fonction est quelque peu en perte de vitesse actuellement, ce n’est pas le cas des avantages mobilité quels qu’ils soient. Ainsi ils sont 83% des travailleurs interrogés à souhaiter ce genre d’avantages. Cela va de la fameuse voiture de société, à un vélo ou une allocation vélo, en passant par une contribution ou un abonnement aux transports publics.

Ce 83% d’intéressés est le pourcentage le plus élevé d’Europe, même si nous ne sommes certainement pas les seuls à avoir cette préférence conclut le prestataire de solutions RH: plus de trois quarts des travailleurs en France (78 %), en Irlande (74 %), en Autriche (75 %), en Suisse (76 %), en Espagne (77 %), en Pologne (81 %), en Finlande (80 %) et en Croatie (89 %) aimeraient en bénéficier.

Mais les Belges sont cependant les seuls où plus de la moitié (57 %) des salariés déclarent bénéficier d’un avantage lié à la mobilité, bien au-dessus de la moyenne européenne des travailleurs qui ne passe pas la barre des 30% (29%).

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