Le prix des batteries des voitures électriques divisé par 2 d’ici 2026?

batterie voiture électrique
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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

La batterie est essentielle dans une voiture électrique. C’est aussi l’un des éléments qui coûte le plus cher et qui fait donc bondir le prix de ces véhicules. Pour autant, les avancées technologiques devraient permettre de diviser les tarifs par deux dès 2026, selon une étude de Goldman Sachs.

À l’heure actuelle, les batteries représentent environ un tiers du prix des voitures électriques. Son coût est influencé par une combinaison de divers facteurs: notamment les matériaux, les coûts de fabrication et d’assemblage, ainsi que la technologie utilisée. Sans oublier la capacité de la batterie, exprimée en kWh, qui détermine l’autonomie du véhicule. Cependant, cette contrainte financière tend à s’atténuer grâce aux avancées technologiques. La baisse s’annoncerait même plus rapide que prévu, estime Goldman Sachs dans une nouvelle étude.

Des batteries à moitié prix d’ici 2026

Le prix moyen mondial des batteries des voitures électriques est ainsi passé de 153 dollars par kilowattheure (kWh) en 2022 à 149 dollars en 2023. Et selon les prévisions, il pourrait même tomber à 111 dollars d’ici la fin de l’année. En poursuivant sur cette lancée, les tarifs concurrenceront bientôt ceux des moteurs thermiques, se réjouissent les chercheurs de la banque d’investissements.

« Nos analystes estiment que ces prix pourraient descendre aux alentours de 80 dollars/kWh d’ici 2026, soit une baisse de près de 50% par rapport à 2023. Ce niveau marquerait un point clé: les véhicules électriques à batterie (VE) atteindraient un coût total de possession équivalent à celui des voitures à essence aux États-Unis, sans tenir compte des subventions. »

Comment expliquer cette baisse rapide soudaine?

Passer de 149 dollars à 80 dollars en seulement deux ans paraît difficile à concevoir. Surtout quand on sait que la baisse de l’année dernière n’a été que de 4 maigres dollars. Deux facteurs principaux expliqueraient ce phénomène, explique Goldman Sachs.

Amélioration technologique

Le premier est, comme expliqué plus haut, l’innovation technologique. « Nous voyons apparaître de nombreux nouveaux produits de batteries qui présentent une densité énergétique environ 30% supérieure et un coût inférieur », précisent les chercheurs.

À l’heure actuelle, la plupart des batteries des voitures électriques ont une structure complexe. On retrouve:

  • Des cellules: une unité de base qui produit de l’énergie chimique transformée en électricité.
  • Ces cellules sont regroupées dans des modules: une petite unité contenant plusieurs cellules.
  • Plusieurs modules sont ensuite assemblés pour former un pack de batteries, qui est l’ensemble utilisé pour alimenter un véhicule.

Or, chaque niveau (cellule, module, pack) nécessite une structure supplémentaire pour fixer les composants ensemble, des connexions électriques et des systèmes de gestion thermique. Cela prend de l’espace et ajoute du poids. Cela augmente donc les coûts de production.

« Aujourd’hui, on essaie d’éliminer les modules et de procéder directement au ‘cell-to-pack’ », explique Goldman Sachs. « Cela permet de gagner un peu d’espace à l’intérieur. On réduit donc les coûts grâce à des structures plus simples et on augmente en même temps l’énergie de la batterie. »

Baisse des prix des métaux

Le second facteur? La baisse continue des prix des métaux utilisés dans les batteries des voitures électriques, comme le lithium et le cobalt. « Si l’on considère la période allant de 2023 à 2030, par exemple, plus de 40% de la baisse provient simplement de la baisse des coûts des matières premières, car nous avons connu une forte inflation verte entre 2020 et 2023. Le niveau des prix de ces métaux était alors très élevé. »

Vers un nouveau type de batterie?

Sans compter sur l’émergence de nouvelles batteries: les batteries dites « à l’état solide ». « Cette technologie peut augmenter la densité énergétique de manière plus importante et est légèrement plus sûre car elle ne contient pas d’électrolyte liquide inflammable », détaille la banque d’investissements.

De là à parler de révolution, on en est loin. « Les chimies existantes à base de lithium vont devenir de plus en plus performantes, ce qui rendra difficile pour les batteries à l’état solide de remplacer à terme la technologie existante. »

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