Chasse gardée d’une demi-douzaine d’entreprises, le secteur du contrôle technique n’a jamais brillé par sa convivialité. Forcé de s’ouvrir à la concurrence, il en paie aujourd’hui le prix.
Pensant bien faire, la Flandre était allée en divers points au-delà de ce que demandait l’Europe en matière de contrôle périodique des véhicules automoteurs et avait confié cette tâche à une demi-douzaine d’entreprises pour lesquelles le souci de rentabilité a progressivement gommé celui du client. Attentes interminables, manque de flexibilité et contrôles vétilleux ont régulièrement alimenté les frustrations, à tel point qu’entre 2022 et 2024, la libérale Lydia Peeters se décida à lancer trois audits.
Si le premier s’intéressait au fonctionnement opérationnel ainsi qu’à l’orientation client des centres de contrôle, les deux autres étaient purement financiers, analysant notamment la structure des coûts de chaque institution. Parallèlement, était lancée une étude comparative des exigences flamandes rapportées d’une part au prescrit de la directive européenne 2014/45 et d’autre part, aux usages en vigueur dans les autres pays de l’Union européenne.
Il en est résulté en juillet 2024 un modeste assouplissement des délais de présentation d’un véhicule (deux mois au lieu de trois semaines) après expiration du certificat et l’introduction en trois temps d’un contrôle bisannuel pour les voitures âgées de quatre à dix ans avec moins de 160.000 km au compteur.
Performance client
Sur le terrain ainsi préparé, la socialiste Annick De Ridder n’a pas été longue à enclencher la vitesse supérieure. Après avoir jeté sur le secteur un “regard holistique”, la nouvelle ministre vient non seulement d’en annoncer la libéralisation, mais encore, le placement du client en son centre via l’implémentation d’indicateurs de performance client.
Ces KPI (key performance indicators) devraient peser lourd dans la reconnaissance ou l’attribution de licences dans un secteur prochainement ouvert à tous – par exemple, les garages – et implique la constitution d’une base de données flamande dans laquelle seraient centralisées toutes les données relatives au contrôle technique d’un véhicule. Parallèlement, les centres d’examen seraient autonomisés et disposeraient de leur propre financement.
Simplification des tarifs
La mise en place de ces modifications est prévue pour 2028. Entre-temps, la ministre s’attellera à simplifier les 73 tarifs existants, ce qui devrait favoriser leur paiement anticipatif et, ainsi, réduire considérablement le nombre de rendez-vous non honorés.
Dans cette révolution – car c’en est une – le gouvernement veillera à aligner partout et toujours les périodicités ou exigences imposées sur les minimas prévus par l’Europe. En cas de défaut important, la durée de validité du certificat serait ainsi portée de 15 jours à deux mois et une preuve d’assurance ne serait plus exigée lors des contrôles périodiques.
La limite des 160.000 kilomètres pour les véhicules âgés de plus de quatre ans serait supprimée.
La limite des 160.000 kilomètres pour les véhicules âgés de plus de quatre ans serait supprimée. Disparaîtraient également le contrôle des crochets d’attelage ainsi que – et déjà, cela fait polémique – le contrôle en cas de changement propriétaire.
Suivez Trends-Tendances sur Facebook, Instagram, LinkedIn et Bluesky pour rester informé(e) des dernières tendances économiques, financières et entrepreneuriales.
Guillaume Capron