La Wallonie veut freiner le “tourisme du contrôle technique”

Les citoyens sont libres de passer leur contrôle technique dans la région de leur choix. Le problème, c’est que trop d’automobilistes flamands et bruxellois affluent dans les centres wallons. En cause? Des tests de pollution pour véhicules Diesel moins stricts.
La législation belge permet aux automobilistes de faire contrôler leur véhicule où ils le souhaitent. Or, depuis la régionalisation de cette compétence, les règles varient d’une Région à l’autre. Certains critères sont dès lors plus stricts en Wallonie qu’en Flandre, ou inversement. Cela entraîne un afflux de conducteurs dans la zone la plus tolérante. Ce phénomène, que le ministre wallon de la Mobilité François Desquesnes qualifie de « tourisme du contrôle technique », est aujourd’hui devenu ingérable…
La source du problème ? Les tests de pollution
Pour garantir la sécurité de tous les automobilistes, chaque véhicule doit être techniquement en règle. D’où l’importance du contrôle technique, qui analyse différents éléments comme les freins, les phares, le châssis… et plus récemment le taux de pollution.
Et c’est bien là l’origine du problème. En juillet 2022, les trois Régions ont décidé d’introduire un nouveau type de contrôle des émissions pour les véhicules diesel. L’objectif? Vérifier l’efficacité du filtre à particules fines. Si celui-ci est défectueux, il devra être remplacé avant de repasser le contrôle technique. Mais d’un côté à l’autre de la frontière linguistique, les modalités de ce test diffèrent.
Ce test prévoit un seuil de tolérance d’un million de particules par centimètre cube. Or, ce plafond est régulièrement dépassé par les moteurs Diesel Euro 5a. De quoi entraîner des échecs fréquents au contrôle technique en Flandre et à Bruxelles. Mais en Wallonie, les Diesel Euro 5a échappent encore à cette règle. Seuls les véhicules conformes à la norme Euro 5b, c’est-à-dire ceux immatriculés après le 1er janvier 2013, sont actuellement concernés par ce contrôle renforcé.
Des centres wallons pris d’assaut
Résultat: pour contourner ce seuil, de nombreux automobilistes du nord du pays se tournent vers les centres wallons, où leurs véhicules sont plus susceptibles de passer l’examen.
« L’application différente de cette interprétation en Flandre et à Bruxelles a eu pour conséquences des refus massifs de véhicules dans les stations de contrôle technique de ces régions et un afflux de demandes dans les contrôles techniques de Wallonie », explique François Desquesnes.
Certains centres, proches des autres régions, ont ainsi vu leur fréquentation de clients non-wallons dépasser les 25%. Une situation qui engendre des retards, un allongement des délais pour les automobilistes wallons et une surcharge administrative importante dans ces fameux centres.
Face à ce constat, le ministre a chargé son administration de trouver des solutions concrètes afin d’endiguer ce « tourisme du contrôle technique ».
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