La voiture électrique, pas immunisée contre la chaleur

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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Si les voitures modernes sont équipées de telle sorte à mieux supporter les vagues de chaleur, elles ne sont pas tout à fait immunisées contre la canicule. Mais qu’en est-il de la voiture électrique?

Rassurez-vous, votre voiture ne va certainement pas rendre l’âme à la première hausse des températures. Néanmoins, les véhicules électriques (VE) ne sont pas épargnés et peuvent subir les affres de l’été et de ses innombrables vagues de chaleur. On ne parle pas seulement de mécanique, mais aussi de consommation. Ou plutôt d’autonomie, dans le cas de l’électrique.

Une perte d’autonomie

Une nouvelle étude réalisée par la société Recurrent, spécialisée dans les données sur les véhicules électriques, rapporte en effet que l’autonomie d’un véhicule électrique diminue rapidement pendant les vagues de chaleur.

Après analyse des données de 7500 batteries de voitures électriques, les experts estiment que dans des pays comme la Belgique – où les températures ne dépassent que rarement les 30°C – la perte est de l’ordre des 2 à 5%. De manière générale, lorsque le mercure atteint environ 27°C, les VE perdent environ 2,8% de leur autonomie par rapport au maximum. Cette perte augmente légèrement, pour atteindre environ 5%, lorsque les températures atteignent 32°C.

Mais plus la chaleur augmente, plus les pertes sont importantes. Dès 35°C – soit seulement trois degrés de plus – l’autonomie chute de 15% (la perte a donc triplé!). Et lorsque le mercure atteint 38 degrés, l’autonomie d’un véhicule électrique peut vaciller de 31%, selon Recurrent. Des températures que l’on rencontre de plus en plus, même de notre côté de la planète. Le sud de l’Europe a connu un été particulièrement chaud cette année: en juillet, la Grèce a atteint les 44°C, et l’Italie les 43°C.

Ces mesures sont néanmoins à prendre avec des pincettes, précise l’entreprise, tant les données restent limitées.

L’impact de la climatisation

Quand la chaleur augmente dans l’habitacle et devient à ce point désagréable, le premier réflexe est d’allumer l’air conditionné… au maximum. Certains modèles assez récents bénéficient même d’une fonction de refroidissement rapide pour faire tomber la température dans la voiture en à peine quelques minutes. Autre fonction non négligeable de la voiture électrique: le contrôle à distance. De quoi permettre d’allumer et gérer la climatisation à distance grâce à une application.

Un outil certes utile, mais est-il aussi énergivore? Pas autant qu’on pourrait le penser, selon les experts. Même lorsque les conducteurs allument la climatisation, la perte d’autonomie reste minime. D’autant que la plupart des modèles de voitures électriques sont aujourd’hui munis d’une pompe à chaleur réversible qui permet d’optimiser l’utilisation de la climatisation sans générer trop de perte d’autonomie.

Autre avantage: contrairement aux véhicules thermiques, nul besoin de laisser tourner le moteur et consommer une quantité importante d’énergie pour générer de l’air froid.

C’est plutôt en hiver que les conducteurs seront confrontés à des problèmes d’autonomie. Et pour cause, le réchauffement de la voiture consomme une part plus importante de l’autonomie que son refroidissement. Là encore, les experts s’expliquent: la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur de l’habitacle est plus importante en hiver qu’en été (température extérieure de 0°C, chauffage allumée pour atteindre une température intérieure de 20°C, soit une différence de 20°C). Sauf bien sûr si les températures extérieures sont excessives. On peut donc dire que l’utilisation de la climatisation n’aura un impact notable qu’à partir d’une température de 30°C (température extérieure de 35°C, climatisation allumée pour atteindre une température intérieure de 19°C, soit une différence de 16°C).

Un bon système de refroidissement

Une batterie en surchauffe réduira fatalement votre autonomie. C’est là que le système de refroidissement intervient: il joue un rôle essentiel dans la régulation de la température de la batterie.

À ce jour, on retrouve deux systèmes principaux:

  • les véhicules dotés d’un refroidissement par circuit liquide (Tesla, Hyundai, Kia, Audi…)
  • les véhicules dotés d’un refroidissement par ventilation forcée (Renault Zoé, la Nissan Leaf…)

Les études montrent que le système par circuit liquide se montre plus efficace en cas de fortes chaleurs. Les véhicules électriques qui en sont dotés sont dès lors moins soumis à des risques de perte de puissance ou de détérioration des cellules en période de canicule.

À l’inverse, le système de ventilation forcée, s’il est certes moins coûteux, est également moins efficace. Plusieurs utilisateurs ont déjà été confrontés à une soudaine perte de puissance lors de l’accélération, ou encore une batterie qui ne se recharge pas aussi vite que prévu.

Les bornes de recharge moins performantes sous le soleil

En période de canicule, le temps de recharge sera également plus long. Surtout si la borne se trouve exposée au soleil. En journée, elle aura tendance à délivrer une puissance de charge bridée pour éviter la surchauffe. Le système de gestion électronique peut même déclencher une mesure de sécurité et interrompre l’opération de recharge avant son terme.

Pour éviter ce genre de problème, certaines stations de recharge protègent leurs bornes des intempéries à l’aide notamment d’un toit.

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