La livraison de marchandises à vélo a le vent en poupe

Vélo-cargo - Ce dernier maillon de la chaine de livraison en ville nécessite l'ouverture d'une kyrielle de mini-entrepôts urbains. © belgaimage

La livraison à vélo de marchandises est un secteur en plein essor, qui a notamment vu son chiffre d’affaires doubler entre 2020 et 2022, ressort-il du premier baromètre de la cyclologistique publié mercredi par la fédération sectorielle.

La Belgian Cycle Logistics Federation (BCLF) a sondé tant les opérateurs de cyclo-logistique que les coursiers à vélo afin d’établir un profil du secteur et de ses employés mais également pour identifier les besoins et défis qu’ils rencontrent.

Selon les réponses de 15 opérateurs, le chiffre d’affaires de la livraison à vélo de marchandises a doublé entre 2020 et 2022, passant de 2,6 millions d’euros à 6,2 millions d’euros. Le nombre d’équivalents temps plein (ETP) a également doublé sur la même période, passant de 50 à 108. En réalité, le secteur engage un plus grand nombre de personnes, les coursiers ne travaillant généralement pas à temps plein dans la livraison cycliste. Selon le baromètre, moins de 10% des livreurs cyclistes effectuent cet emploi à temps plein.

La BCLF s’attend à ce que cette croissance du nombre d’employés se poursuive au même rythme les prochaines années en raison des restrictions de plus en plus nombreuses du trafic motorisé dans les villes et des besoins d’un moyen de transport durable face à la floraison de l’e-commerce.

Les colis ont triplé

   Le nombre de colis livrés a, lui, triplé en deux ans, passant de 250.000 à 850.000 paquets. Selon le baromètre, cela a généré 8,6 tonnes d’équivalent CO2, une unité de mesure visant à uniformiser l’effet climatique des différents gaz à effet de serre, ou 10 grammes par colis. La BCLF a calculé que si cette marchandise avait été livrée par des camionnettes électriques, cela aurait généré 170 tonnes d’équivalent CO2 (ou 200 g par colis) tandis que si la livraison avait été effectuée par des camionnettes diesel, 349 tonnes d’équivalent CO2 auraient été émises (ou 408 g par paquet).

Depuis 2020, ce seraient 2.200 tonnes d’équivalent CO2 qui auraient été évitées grâce à la cyclo-logistique, soit les émissions annuelles de 232 Belges.

   Pour la BCLF, la cyclo-logistique représente “une alternative crédible pour les livraisons du premier et du dernier kilomètre” de marchandises dans les centres urbains.

Vélo-cargo

“Un vélo-cargo et sa remorque peuvent transporter jusqu’à 200 kg, tout en utilisant en toute sécurité l’infrastructure cyclable”, vante la fédération. “Le secteur ne réduit pas seulement l’impact environnemental du transport, mais il crée des emplois locaux, équitables et salariés“, poursuit-elle. Selon le baromètre en effet, la majorité des coursiers travaille sous contrat, seuls 18% des répondants étaient freelances.

   Le potentiel de croissance est encore grand alors que, selon une étude datant de 2014, 33% des trajets de livraison pourraient être effectués à vélo sur le premier et le dernier kilomètre, pointe la fédération. Celle-ci estime qu’actuellement, moins de 1% de ces trajets sont réalisés à deux-roues.

   Pour parvenir à absorber la demande, le secteur a besoin de mesures structurelles, pointe cependant la fédération. Elle demande ainsi à ce que le secteur soit reconnu formellement, plaide pour des incitations financières pour les opérateurs et leur main-d’oeuvre et pour inclure la cyclo-logistique dans la conception de l’infrastructure urbaine.

   “Grâce à des efforts graduels et cohérents, le secteur de la cyclo-logistique prendra un élan positif et réalisera une croissance très significative”, conclut le président de la BCLF, Dimitri Ornelis, cité dans un communiqué.

  

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