La Flandre opte aussi pour la vignette automobile : pression maximale sur Bruxelles

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Baptiste Lambert

C’est l’une des grandes surprises de l’accord de gouvernement flamand : le nouvel exécutif et sa ministre de la Mobilité entendent mettre en place une vignette automobile, comme cela a été suggéré au niveau wallon. Forcément, cela force un peu la main des futurs décideurs bruxellois.

L’idée de faire payer une vignette automobile pour pouvoir emprunter les autoroutes belges n’est certainement pas neuve. En 1979, le socialiste Guy Spitaels l’évoquait déjà, sans succès. Mais pour la première fois, elle semble se concrétiser et fait l’objet d’un consensus entre la Flandre et la Wallonie.

Dans sa Déclaration de politique générale, le nouveau gouvernement wallon entend mettre en place “un droit d’usage (vignette)” des autoroutes wallonnes, d’ici la fin de la législature. L’exécutif wallon promet dans la foulée que cette mesure n’aura pour effet “ni d’alourdir la pression fiscale actuelle, ni d’avoir un impact budgétaire” pour les usagers wallons. On comprend, entre les lignes, que l’instauration d’une vignette sera compensée par une baisse de la taxe de circulation, par exemple.

Le but est de dégager des moyens pour renforcer la qualité du réseau routier qui en a bien besoin.

La Flandre embraye

Mais il restait à mesurer l’impact sur les usagers flamands et bruxellois. Pour qu’ils ne soient pas assimilés à des conducteurs étrangers, qui sont les principaux visés par cette vignette.

Et surprise, alors que Vooruit et le cd&v n’y étaient pas forcément favorables, voilà que l’accord de gouvernement flamand donne son accord de principe et entend “développer un système numérique pour permettre aux véhicules étrangers qui ne sont pas soumis à la redevance kilométrique pour poids lourds de contribuer à l’utilisation de nos routes.” Et tout comme la Wallonie, la Flandre promet de veiller “à ce qu’en pratique, cela ne signifie pas une augmentation des taux actuels pour la population flamande.”

Petite différence toutefois : la ministre flamande de la Mobilité, Annick De Ridde (N-VA), avance la date de 2027, soit deux ans avant la fin de la législature. En outre, elle espère que cette vignette rapportera quelque 130 millions d’euros par aux finances flamandes.

Pression sur Bruxelles

Si un accord est dégagé entre la Flandre et la Wallonie, il reste à voir ce qu’il adviendra de Bruxelles. Les Bruxellois seront-ils les dindons de la farce ? Forcément, cela exerce une pression maximale sur le prochain gouvernement bruxellois : un accord devra être trouvé, sans quoi les Bruxellois pourraient être considérés comme des étrangers sur les routes wallonnes et flamandes.

Le MR et Les Engagés ne seront évidemment pas difficiles à convaincre, mais qu’en sera-t-il du PS, qui a fortement critiqué la vignette ? Fin août, Pierre-Yves Dermagne (PS) estimait par exemple sur LN24 que l’instauration d’une vignette automobile, c’était “prendre les gens pour des idiots“, étant sous-entendu qu’aucun accord ne serait possible avec les autres Régions et que les Wallons finiraient par payer.

La même question se posera pour les négociateurs flamands de Bruxelles, en ce compris Groen, Vooruit et le cd&v.

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