Et si nous avions sous-estimé la durée de vie des batteries électriques?

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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Utilisez sans retenue votre voiture électrique: sa batterie pourrait durer bien plus longtemps que prévu, jusqu’à 38% de plus malgré un usage quotidien.

La dégradation des batteries électriques, bien que naturelle, se traduit généralement par une perte progressive de leur capacité. Cela réduit peu à peu l’autonomie des véhicules. Actuellement, leur durée de vie est estimée entre 8 et 15 ans. Pourtant, une nouvelle étude remet en question ces prévisions. Nos habitudes de conduite auraient un impact positif sur la longévité d’une batterie électrique.

Prolonger la durée de vie de la batterie, inutile?

De nombreux conseils sont souvent partagés pour préserver les batteries. Éviter les trajets très courts, limiter l’exposition aux températures extrêmes ou encore éteindre les équipements non essentiels. Mais si on vous disait que toutes ces bonnes pratiques n’étaient pas forcément nécessaires?

Bien au contraire, n’ayez pas peur d’user et abuser de votre voiture. Une conduite normale serait beaucoup moins stressante pour les cellules de la batterie que ne laissaient supposer les tests réalisés en laboratoire. Par conduite normale, on entend « les nombreuses accélérations, des freinages qui chargent légèrement la batterie, des arrêts brefs pour faire une course en ville et des heures de repos lors du stationnement », explique Simona Onori, l’une des auteurs principaux de l’étude et professeure à l’université de Stanford.

Ces conclusions suggèrent qu’un remplacement prématuré de la batterie ou que l’achat d’une nouvelle voiture électrique serait évitable.

Des méthodes de tests loin de la réalité

Les batteries fonctionnent en stockant de l’énergie chimique qui peut être convertie en énergie électrique afin d’alimenter la voiture. Pour vérifier si une nouvelle conception de batterie est efficace, durable et sûre, les scientifiques effectuent des tests en laboratoire.

Lors de ces tests, ils simulent les conditions d’utilisation en chargeant complètement la batterie (processus où l’énergie est stockée) et en la déchargeant (processus où l’énergie est utilisée) de manière répétée et à un rythme constant. Cela permet de mesurer plusieurs aspects clés de la performance de la batterie. Notamment combien de cycles de charge et décharge elle peut supporter avant de perdre en efficacité.

Pourtant, ces méthodes ne tiennent pas vraiment compte de l’utilisation réelle, ont reconnu les chercheurs. « En tant qu’ingénieurs spécialisés dans les batteries, nous avons toujours supposé que le vieillissement cyclique était beaucoup plus important que le vieillissement temporel. C’est surtout vrai pour les VE commerciaux, comme les bus et les véhicules de livraison, qui sont utilisés presque en permanence », explique Alexis Geslin, l’un des auteurs principaux de l’étude. « Mais pour les consommateurs qui utilisent leur VE pour se rendre au travail, faire leurs courses ou aller chercher leurs enfants, c’est le temps qui est le plus grand coupable ».

L’ennemi, c’est le temps

Les nouveaux tests ont ainsi montré que, contrairement aux idées reçues, les accélérations brèves et brusques des véhicules électriques ralentissent la dégradation de la batterie. Le véritable ennemi des batteries électriques n’est pas l’utilisation intensive du véhicule. « Le temps devient la cause prédominante du vieillissement d’une batterie », concluent les chercheurs.

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