Enquête mobilité: en Belgique, la voiture reste reine
Les Belges ont non seulement une brique dans le ventre mais ils sont aussi jaloux de leur voiture salaire. Telle est une des grandes leçons à tirer d’une enquête de Trends-Tendances sur nos comportements en matière de trajets domicile-travail.
1. Les Belges sont plus casaniers qu’on ne le pense
Ils cherchent un travail à proximité de leur logement. Quelque 60% des personnes interrogées vivent en effet à moins de 20 kilomètres de leur lieu de travail. Cela inclut les emplois à domicile: 6% de la population active ne doit même pas se déplacer pour travailler. Et pour 33% des répondants, rouler à vélo jusqu’à 10 kilomètres pour se rendre à son boulot est parfaitement envisageable. Enfin, un Belge actif sur cinq participant à l’enquête et vivant à 10 ou 20 kilomètres de son lieu de travail estime qu’un vélo électrique ou un speed pedelec pourrait être une alternative à la voiture.
2. Nous restons un peuple de navetteurs
Le télétravail reste un privilège inaccessible pour la moitié des travailleurs belges. C’est particulièrement vrai pour les jeunes: parmi les répondants de moins de 35 ans, 58,5% affirment ne jamais être en télétravail alors que ce chiffre dépasse à peine les 47% parmi les plus de 35 ans.
3. La voiture reste reine
Environ 47% des Belges prennent généralement leur propre voiture pour se rendre au travail ; 25% utilisent une voiture de société ; 2% optent pour le covoiturage. Et à peine 16% des Belges utilisent les transports publics pour leurs déplacements. En accord avec leurs inquiétudes concernant le climat, 19% des Belges se rendent toutefois au travail à vélo. Pour 9% d’entre eux, il s’agit d’un vélo électrique. On notera que les personnes âgées de moins de 35 ans sont plus susceptibles d’utiliser la bicyclette, tandis que les voitures de société semblent particulièrement populaires chez les plus de 55 ans. Corollaire évident: les transports publics sont aussi les moins populaires dans ce dernier groupe. En outre, les voitures de société ne sont pas réparties de la même manière selon le genre. Elles sont nettement plus populaires chez les hommes (31,7%) que chez les femmes (17,4%).
4. Les Belges aiment leur voiture salaire
Seuls 26% des Belges s’opposent au système des voitures de société. Une personne sur cinq n’a pas d’opinion à ce sujet, et 53,1% y sont favorables. Cependant, 33,5% pensent que tout le monde n’a pas besoin d’une voiture de société et qu’une limite à l’utilisation de la carte carburant peut être envisagée. Autre résultat saillant: 54,3% des travailleurs les plus âgés voient dans les voitures de société une cause d’embouteillages. Quant aux travailleurs de moins de 35 ans, ils préféreraient dans leur majorité un budget mobilité plus diversifié et pensent que les subventions indirectes accordées aux voitures de société devraient plutôt être injectées dans les transports publics. Malgré tout, quatre Belges actifs sur cinq estiment que les voitures de fonction sont un élément important dans une négociation salariale.
5. Des embouteillages encore et encore
La moitié des Belges actifs ne sont pas gênés par les embouteillages quand ils se déplacent. Soit c’est parce qu’ils ne vont pas au travail en voiture (19,6%) ou qu’il n’existe justement pas d’embouteillages sur la route lors de leur trajet domicile-travail (30,1%). A l’inverse, un quart des automobilistes estiment passer plus de la moitié du temps consacré à leur trajet dans les embouteillages. Et pour 12% d’entre eux, l’embouteillage matinal est même une routine quotidienne. Curieusement, ceux qui conduisent une voiture de société (72%) sont plus susceptibles de se trouver dans les embouteillages que ceux qui utilisent leur propre véhicule (59%) ou se déplacent en covoiturage (60%). Quand on roule aux heures de pointe, conduire aux frais du patron semble manifestement plus supportable que lorsqu’on utilise sa propre voiture…
6. peu d’enthousiasme face à la tarification routière
La tarification routière ne fait pas recette en Belgique: 67,6% des personnes interrogées sont contre les systèmes de prélèvement au kilomètre. Chez les inactifs et les retraités, l’opposition est même légèrement plus élevée que dans le groupe des répondants actifs. Cette opposition est plus évidente chez ceux qui pratiquent le covoiturage (93%) ou utilisent leur propre voiture (76%) mais moins marquée chez ceux qui utilisent une voiture de société (69%) ou se rendent au travail par d’autres moyens (58%). Un résultat logique quand on sait que la charge fiscale élevée semble être la motivation la plus fréquemment citée par les opposants à cette tarification routière. Seul un quart des Belges sont prêts à payer eux-mêmes si celle-ci devait être introduite, tandis que 46% pensent que l’employeur devrait en supporter les coûts.
Par ailleurs, parmi les initiatives prises par les entreprises pour améliorer la mobilité, la possibilité offerte de travailler à domicile ou en horaires décalés et l’incitation à l’usage du vélo pour se rendre au travail sont particulièrement populaires. A noter qu’en Belgique, une entreprise sur cinq ne travaille pas sur les problèmes de mobilité…
7. Nous voulons de meilleurs transports publics
Les Belges croient principalement aux transports publics et au télétravail comme solutions pour améliorer la mobilité. Les jeunes travailleurs sont plus nombreux que leurs aînés à penser qu’il revient aux employeurs de prendre l’initiative en matière de mobilité, alors que les générations plus âgées croient davantage au renforcement des investissements dans les transports publics. Mais seul un Belge sur dix considère la tarification routière comme un moyen d’améliorer cette mobilité, qu’importe les tranches d’âge.
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