Des amendes à partir de 174 euros : n’ignorez pas les croix rouges sur l’autoroute

© Belga

Le panneau flanqué d’une croix rouge apparaît plusieurs dizaines de fois sur nos autoroutes. Or l’ignorer, c’est s’assurer d’une amende salée. Et ceux qui pensent que changer régulièrement de file permet d’aller plus vite en cas d’embouteillage se trompent.

Les autoroutes belges sont depuis quelques années parées de signaux d’affectation des voies, ou « SAV ».  Ce panneau est donc interactif et s’allume en fonction des circonstances. Ceux-ci peuvent donc apparaître de façon impromptue et rendent possible de moduler la vitesse et les voies disponibles lors d’un incident ou lorsque la densité du trafic l’exige. Il y a la flèche verte (autorisation d’emprunter la voie située en dessous), la flèche orange (interdiction de circuler sur la voie située en dessous, sauf pour se rabattre vers la voie indiquée par la flèche) et enfin la croix rouge (interdiction d’emprunter la voie située en dessous).

Un allumage en continu peut conduire les usagers à ne plus les regarder

En Wallonie, ils sont principalement installés dans les échangeurs ou dans ou aux abords de tunnels. On les retrouve ainsi aussi sur la liaison E25-E40/A602 qui en compte actuellement 179, principalement dans ses tunnels. Plus de 16 nouveaux SAV équipent l’échangeur de Loncin  (E40/A3 –  E42/A15 – liaison E25-E40/A602) et devraient être opérationnels au mois de septembre. Enfin, dans les années à venir, les rénovations des tunnels de plus de 300 mètres et comptant plus d’une voie par sens devraient inclure l’installation de tels dispositifs.

Depuis le 15 janvier 2018, les plus de 650 SAV ne sont plus allumés uniquement lorsque la situation l’exige et non plus, comme c’était le cas auparavant, avec les flèches vertes en permanence. « Le retour d’expérience montre que cet allumage en continu peut conduire les usagers à ne plus les regarder » précise la SOFICO. Par cette mesure, l’idée est que les usagers prêtent une meilleure attention à cette signalisation dynamique. Ces panneaux sont tous activés depuis le Centre de contrôle et de commande des Tilleuls, situé en bordure de la liaison, où des opérateurs sont présents 24h sur 24 et 7 jours sur 7.  

Ignorer la croix rouge est une infraction grave

On estime, qu’en moyenne, la croix rouge s’allume dans une vingtaine d’endroits par jour en Flandre. En Wallonie, la croix rouge a été activée pendant près de 462 heures (chiffres de 2019). Il s’agit donc de rester attentif, car elle indique qu’une ou plusieurs bandes sont fermées en raison de dangers potentiels comme des voitures à l’arrêt à cause d’une panne ou d’un accident ou encore d’un obstacle ou de conditions glissantes sur la route ou encore suite à la tenue de travaux ou pour une opération urgente de maintenance.

Il est donc essentiel qu’aucun véhicule n’y circule afin d’éviter toute collision, mais aussi pour laisser le passage libre pour une intervention rapide des services d’intervention et de secours, seuls autorisés à y circuler. Pour preuve qu’il ne s’agit pas d’un simple avertissement, c’est une amende salée de 174 euros qui attend le conducteur en cas d’infraction. Une amende qui ne refroidit pas forcément les contrevenants. En 2023, la police a verbalisé 2.600 conducteurs pour non-respect de ce panneau.  

Est-il utile de changer de voie dans les embouteillages ?

Si emprunter les voies d’urgences (marquées ou non par une croix rouge) est dangereux et peut coûter fort cher, l’autre alternative pour se dépêtrer des embouteillages qui consiste à changer fréquemment de file n’est pas plus porteuse. Même si la tentation est grande, sachez que cela n’a aucun sens, voire peut être contreproductif. Changer de file allonge en effet les embouteillages.

Selon Vias lorsqu’on change de voie, la voiture occupe temporairement la place de deux véhicules. Ce mouvement oblige également les autres conducteurs à ralentir, perturbant ainsi la fluidité du trafic. En conséquence, plus le nombre de manœuvres augmente, plus l’ensemble des usagers perd du temps. La manœuvre n’est pas non plus sans risque puisqu’on estime que 14.000 accidents en Belgique et par an sont dus à des changements de voies inutiles.

Changer de file est d’autant plus idiot que la perception que l’autre file roule plus vite est souvent fausse. La satisfaction de dépasser des voitures est vite balayée par la frustration d’être dépassé. Une phase qui semble bien plus longue. Cette impression de lenteur a aussi beaucoup à voir avec la perspective. Une voiture que l’on dépasse disparaît rapidement de notre champ de vision, alors qu’une voiture qui vous dépasse reste visible plus longtemps. Enfin, il n’y aurait, malgré de nombreuses études, statistiquement pas une voie plus rapide qu’une autre.

Un seul conseil donc, restez où vous êtes et prenez votre mal en patience !

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