Automotive eMotion Summit : quand les politiques discutent mobilité et voitures électriques
La Febiac a ouvert son Automotive eMotion Summit dans l’ancienne aérogare de l’aéroport de Zaventem, du 20 au 22 février.
La Febiac a renoncé à un Salon de l’Auto au Heysel pour cette année, mais a tenu à organiser un événement. L’Automotive eMotion Summit vise à la fois à discuter avec le monde politique, et aussi à attirer les entreprises, les fleet managers (ou mobility managers). Il n’est pas ouvert aux particuliers.
Le lieu est singulier : l’aéroport de Zaventem, plus précisément l’aérogare construite pour l’Expo 58, qui a été le point de départ des voyageurs jusqu’en 1994. Un vaste hall d’un édifice qui respirait l’optimisme des années 60’ et des débuts des avions à réaction. Aujourd’hui, pour trois jours, on y voit des autos et quelques motos électriques.
Une Tesla aux couleurs de la police
Les importateurs participants ont chacun un stand, très réduit en comparaison avec le Salon de l’Auto du Heysel, avec un maximum de trois ou quatre voitures par société. Tesla est présent avec un Model Y aux couleurs de la police, Polestar, avec une unique auto, la nouvelle Polestar 4. D’Ieteren, importateur des marques du groupe VW, a préféré consacrer son stand à son offre de services de mobilité, avec un vélo cargo, une mini auto Microlino, une camionnette électrique ID.Buzz. La seule auto était une Audi électrique assemblée à Forest, dans sa carrosserie, pour y voir ses éléments techniques.
Des fournisseurs de services y tiennent des stands plus modestes, mais très visibles, comme Coyote ou Smappee, un fabricant belge de bornes intelligentes.
« Cette idée que l’on va tous passer à l’électrique, c’est juste impossible »
L’organisateur, la Febiac, y organise des tables rondes. Nous sommes passés lors d’un débat de politiques francophones, dont le ministre fédéral de la mobilité, Georges Gilkinet, qui expliquait que « la meilleure des voitures électriques, c’est le train ». Georges-Louis Bouchez soutient « cette idée que l’on va tous passer à l’électrique, c’est juste impossible. » Ou Daniel Soudant, élu Défi, qui n’était pas très éloigné : « On ne sait pas quelles seront les technologies de demain, on doit voir plus loin que les thermiques et les électriques, vers les hybrides, l’hydrogène. » Il demande que l’on arrête d’opposer « cyclistes, trottinettistes, automobilistes. Il y a une rage contre les automobilistes. »
« Depuis 3 ans, nous attendons des bornes en Wallonie »
Julien Matagne, député wallon des Engagés, a mis l’accent sur le réseau de bornes insuffisant en Wallonie. « Depuis 3 ans, nous attendons… La Wallonie est un désert de bornes. On dit qu’il y a un plan, mais on ne voit rien venir. »
L’élue bruxelloise socialiste Leila Agic confirme que c’est compliqué à Bruxelles, où seuls « 26% des ménages ont une place de stationnement privée. Nous avons lancé un plan d’équipement pour arriver à 22.000 bornes d’ici 2035, il y en a moins de 1000 actuellement, mais ça progresse. »
Pro voitures et pro transports en commun
Le débat opposait, en douceur, des élus MR, Defi et Engagés plutôt pro auto, à des élus Ecolo et PS défendant les transports en commun et une circulation « apaisée ». Avec un Georges-Louis Bouchez décochant quelques flèches. Sur les parkings P+R, supposés encourager les navetteurs à laisser leur auto aux entrées de Bruxelles pour les transports en commun. Il explique leur faible succès en forçant le trait. « Qui a envie d’utiliser un P+R quand il sait qu’il va peut-être prendre le métro avec des gens qui prennent du crack ? ». Ce qui a laissé l’élue PS Leila Agic sans voix.
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