Crise aidant, les rabais et autres promotions ou ventes privées ont lieu en quelque sorte toute l’année. Au point de faire perdre au consommateur ses repères en matière de prix.
Les chiffres le prouvent : quatre belges sur dix font les soldes. Cette moyenne semble stable depuis l’année 2007. En Belgique, les soldes sont surtout mis à profit pour acheter des chaussures ou des vêtements mais ce constat statistique n’empêche pas les firmes – tous secteurs confondus – de rivaliser d’imagination pour attirer le chaland.
Crise aidant, les rabais et autres promotions ou ventes privées ont lieu en quelque sorte toute l’année. Au point de faire perdre au consommateur ses repères en matière de prix. Résultat de tout cela, pour reprendre la jolie formule d’un journal économique : le consommateur n’est plus déboussolé mais bien “déboussoldé” !
Les entreprises sont visiblement conscientes de cette perte de repère des prix. En bonnes stratèges marketing, elles peuvent parfois en abuser. Un signe classique parmi d’autres : dans certains secteurs, le prix de base a quasiment disparu pour faire place à une grille tarifaire complexe où, bien souvent, on a l’impression qu’il faut avoir à sa disposition un logiciel informatique pour s’en sortir.
C’est le cas des tarifs pour les trains entre la Belgique et l’étranger, mais aussi avec les forfaits complexes utilisés par les opérateurs télécoms. Surtout lorsque ces forfaits représentent un package de plusieurs services, vous avez la fâcheuse impression de ne plus savoir ce que vous payez exactement, ni ce que vaut ou coûte chaque service séparément !
Les consommateurs ne sont pas non plus livrés à 100 % au seul bon vouloir des firmes, ceci dit. La justice joue encore son rôle, comme vient d’ailleurs de le constater la chaîne de distribution Lidl. Ce hard discounter vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Gand à payer une amende de 27.500 euros pour publicité mensongère.
Entre fin 2007 et mars 2009, Lidl aurait proposé quelque 160 articles en promotion sans prévoir de stocks suffisants. Les avocats de Lidl avaient défendu le fait qu’au niveau national, les produits étaient disponibles en quantité suffisante et qu’il était impossible d’estimer pour chaque filiale quels produits seraient les plus populaires.
Le juge gantois n’a pas suivi leur argument : pour lui, cela n’intéresse pas un client situé à Ostende de savoir que ces produits sont disponibles à Arlon. Comme quoi les consommateurs sont sans doute “déboussoldés” mais on ne peut pas encore totalement les égarer…